La Côte d’Ivoire dénonce «une prise d’otage» de ses militaires détenus au Mali

Le président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, a exigé, vendredi 9 septembre, une contrepartie pour libérer les 46 soldats ivoiriens détenus depuis deux mois à Bamako, notamment l’extradition de personnalités maliennes vivant sur le territoire ivoirien.

Au «moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice» malienne, a déploré Goïta, à l’occasion d’un entretien avec le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama.

«Ces mêmes personnalités bénéficient, selon lui, de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali. D’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali».

En réaction, la Côte d’Ivoire a écarté tout lien entre les deux dossiers, et dénoncé que ses soldats soient pris comme des «otages» au Mali. «Nous considérons désormais qu’il s’agit d’une prise d’otage et d’un moyen de chantage»,  a déclaré à l’AFP, ce dimanche, une source proche de la présidence ivoirienne.

«C’est une prise d’otage qui ne restera pas sans conséquence. Notre position est claire: ce marché est inacceptable. Nous privilégions toujours la solution diplomatique. Il faut éviter la politique du pire», a-t-elle poursuivi.

Les personnalités maliennes réclamées par Bamako sont, entre autres, le fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, Karim Keïta, et l’ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly.

La question des militaires ivoiriens prend un nouveau tournant alors que le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, dont le pays assure la médiation dans cette affaire, a annoncé avec enthousiasme, très récemment, la libération de trois militaires et des «discussions (…) en cours pour que, très rapidement, les autres soldats» retrouvent «leur liberté totale».

Alors que ce sujet devrait être évoqué lors d’un sommet extraordinaire de la Cedeao, la semaine prochaine à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, Abidjan espère que la junte malienne «reviendra sur sa position» qui réclame une «contrepartie».