Ethiopie : Washington dénonce l’implication de l’Érythrée dans le conflit au Tigré

L’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, Mike Hammer a dénoncé ce mardi 20 septembre, la présence des troupes érythréennes aux côtés de l’armée éthiopienne pour combattre les rebelles du Tigré, région au nord de l’Ethiopie. 

«Nous avons suivi des mouvements de troupes érythréennes de l’autre côté de la frontière» au Tigré, et «nous les condamnons», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, ajoutant que «la présence de troupes érythréennes en Ethiopie ne sert qu’à compliquer les choses et à enflammer une situation déjà tragique».

Hammer, qui a séjourné en Ethiopie entre le 5 et le 16 septembre, a notamment appelé «tous les acteurs extérieurs», dont Asmara, à «respecter l’intégrité territoriale de l’Ethiopie et à éviter d’alimenter le conflit».

De leur côté, les forces du Tigré ont affirmé que les troupes de l’Erythrée et d’Addis-Abeba ont lancé mardi une «offensive à grande échelle» contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

«L’Erythrée déploie toute son armée ainsi que des réservistes sur tous les fronts. Le commandement oriental d’Abiy Ahmed, des éléments importants du commandement nord-ouest et trois divisions de commando ont également été déployées aux côtés des forces érythréennes», a déclaré Getachew Reda, porte-parole du TPLF, tout en assurant que «nos forces défendent héroïquement leurs positions».

Ces accusations ont coïncidé avec la publication, mardi, d’un rapport du gouvernement éthiopien qui accuse le TPLF d’avoir tué 3.598 civils dans les Etats du nord d’Amhara et d’Afar, entre septembre 2021 et janvier 2022.

Le même rapport fait également état de 1.315 personnes blessées pendant le conflit au cours de la période mentionnée, 2.212 filles et mineures « violées » par les combattants du TPLF.

Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020, lorsque le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a envoyé des forces fédérales dans la région pour destituer les autorités locales du TPLF qui tenaient tête au gouvernement central d’Addis-Abeba et revendiquaient l’indépendance de cette région.