La CEDEAO envisage de «lourdes sanctions» à la Guinée-Conakry

Le président en exercice de la Communauté des Etats ouest-africains (CEDEAO), Umaro Sissoco Embalo a déclaré ce mercredi, que la junte guinéenne allait au devant «de lourdes sanctions», si elle persistait à vouloir se maintenir au pouvoir pour une durée de trois ans.

Dans un entretien aux médias français RFI et France 24 à la veille d’un Sommet extraordinaire de la CEDEAO prévu en marge de la 77ème Assemblée générale de l’ONU qui se tient à New-York, le Chef de l’Etat bissau-guinéen a déclaré que trois ans au pouvoir avant un retour de civils élus, «c’est inacceptable pour la CEDEAO».

Fin juillet, le président de cette organisation sous-régionale avait assuré avoir convaincu la junte, arrivée au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2021, de réduire la période dite de «transition» à deux ans.

«J’étais là-bas, en Guinée Conakry. On a discuté. On est arrivé à un consensus (selon lequel) on ne peut pas dépasser les 24 mois», a réaffirmé M. Embalo avant de prévenir que si la junte maintient ce calendrier de trois ans, il y aura des sanctions, «de lourdes sanctions même».

Le chef de la junte en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya est arrivé mercredi à Bamako où il a rencontré son homologue malien, le colonel Assimi Goïta. Il s’agit de sa première visite dans un pays étranger depuis son putsch de septembre 2021.

La junte guinéenne s’est solidarisée avec le Mali et a maintenu les frontières ouvertes quand la CEDEAO avait infligé un sévère embargo commercial et financier au Mali en janvier 2022, pour sanctionner le projet de la junte de rester au pouvoir cinq années supplémentaires. Ces sanctions ont été levées début juillet, mais le Mali et la Guinée restent suspendus des organes de la CEDEAO.