ONU: le Groupe de Travail sur la détention arbitraire enfonce l’Algérie sur le cas Kamira Nait Sid

Le Groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire (GTDA-ONU) a rendu un avis contre l’Etat algérien dans le cadre d’une plainte sur le cas de l’activiste Kamira Nait Sid, co-présidente de l’ONG Riposte Internationale et du Congrès Mondial Amazigh (CMA), pour enlèvement, séquestration et détention arbitraire, comme c’est la cas de centaines d’autres personnes détenues arbitrairement ou enlevées par le régime militaire du général Changriha.

Cet avis intervient alors que le régime militaire algérien détient depuis plus d’une année injustement et sans jugement, l’activiste Kamira Nait Sid, et fait la sourde oreille malgré les indignations et les injonctions internationales, selon GTDA-ONU.

Kamira Nait Sid a été arrêtée par les services de sécurité algériens le 24 août 2021, puis séquestrée pendant sept jours avant sa mise en détention provisoire depuis le 1er septembre 2021, précise l’organe onusien.

Jusqu’au jour d’aujourd’hui, elle est emprisonnée sans aucun motif légitime et sans avoir été jugée. Kamira Nait Sid est, notamment, accusée de « terrorisme » et de « complot contre l’Etat algérien », elle, qui a toujours agi de manière pacifique pour la défense et la promotion des droits de l’Homme, affirme GTDA-ONU.

L’organe des droits humains onusien souligne que les activités de défense des droits des Amazighs menées par Mme Nait Sid, sont protégées par le droit à la liberté d’expression garanti par l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et par l’article 19 du Pacte international sur les droits civils et politiques, et que l’intéressée a été placée en détention pour avoir pacifiquement exercé ce droit.

Qui plus est, le GTDA estime qu’en sa qualité de coprésidente du CMA, Mme Nait Sid exerçait pacifiquement le droit à la liberté d’association garanti à l’article 20 de la DUDH et l’article 22 du Pacte international sur les droits civils et politiques, et elle a été arrêtée pour cette raison. Et notamment pour s’être pacifiquement employée à défendre son droit et celui des autres membres de la communauté amazighe d’avoir leur propre culture, de professer et de pratiquer leur propre religion et d’employer leur propre langue, garanti à l’article 27 du Pacte.

Par ailleurs, le Groupe de Travail onusien a relevé que le Gouvernement algérien ne fait état d’aucune activité menée par Kamira Nait Sid pouvant être considérée comme constitutive d’un acte de terrorisme. En l’absence d’informations démontrant son implication dans des actes de violence, aucun motif légitime ne justifie que l’exercice de ses libertés soit restreint.

Dans cet avis rendu par le GTDA, ce dernier a qualifié la détention de l’intéressée comme «une forme particulièrement grave de détention arbitraire», d’autant plus que le Gouvernement algérien n’explique pas en quoi il était nécessaire de la poursuivre en justice pour protéger un intérêt légitime ou en quoi l’accuser de graves crimes terroristes passibles de longues peines d’emprisonnement était une réaction proportionnée aux activités reprochées.

En outre, rien ne prouve que le comportement ou les activités de Kamira Nait Sid pouvaient être considérés comme une menace pour la sécurité nationale, l’ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou les droits ou la réputation d’autrui. Le gouvernement algérien ne mentionne expressément aucun acte de terrorisme commis par Mme Nait Sid, souligne l’organe onusien.