Des députés ghanéens réclament le limogeage du ministre des Finances

Une majorité des députés du parti au pouvoir au Ghana (Nouveau parti patriotique, NPP) a exigé, mardi 25 octobre, que le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, soit démis de ses fonctions, dans un contexte où le pays fait face à une inflation de 37% et à l’effondrement de la monnaie nationale, le Cédi.

Outre ce ministre, 80 des 137 élus du groupe parlementaire du NPP réclament aussi le limogeage d’un autre haut responsable des Finances.

«Le président doit les licencier immédiatement pour redonner espoir au secteur financier et inverser la tendance à la baisse de la croissance de notre économie», a confié à la presse, le porte-parole du groupe parlementaire, Andy Appiah-Kubi.

Alors que les législateurs doivent entamer les débats sur le budget 2023 en novembre prochain, les députés du NPP menacent de ne pas être «présents à la session sur le budget» et de ne pas participer «non plus au débat» si leur demande «ne reçoit pas de réponse positive».

«Tant que les personnes susmentionnées n’auront pas démissionné ou été démises de leurs fonctions, nous, membres du groupe parlementaire majoritaire, ne participerons à aucune activité gouvernementale», a prévenu Appiah-Kubi.

Le chef de l’Etat, Nana Akufo-Addo est lui aussi critiqué pour sa gestion économique du pays. Il n’avait de cesse répéter que son pays ne doit plus dépendre de l’aide financière internationale, notamment celle du Fonds monétaire international (FMI) ; avec une nouvelle doctrine baptisée «Ghana Beyond Aid» (Ghana sans aide).

Mais à l’heure où le pays traverse une crise économique aggravée par le conflit russo-ukrainien qui a fait exploser les prix de produits énergétiques et alimentaires, le président a dû faire faire marche arrière et recourir aux financements du FMI.

Le ministre des finances, Ken Ofori-Atta venait d’effectuer un voyage à Washington où il a participé à des pourparlers avec le FMI pour l’obtention d’un prêt de trois milliards de dollars.

A signaler que des manifestations ont déjà eu lieu à Accra, la capitale, contre la vie chère. Récemment, les commerçants de la ville ont eu à baisser les rideaux de leurs boutiques pour protester contre la flambée du coût de la vie.