Le Polisario interdit toute forme de protestation dans les Camps de Tindouf

Les milices armées du Polisario ont empêché par la force, la tenue ce mercredi, d’une manifestation dans les camps de Tindouf et procédé à l’interpellation de plusieurs protestataires, rapporte le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin).

De nombreux jeunes des camps comptaient dénoncer lors de cette marche dans le camp de Rabouni, la discrimination raciale, l’esclavage, la discrimination tribale, le mépris et la marginalisation des groupes minoritaires dans les camps de Lahmada soumis à un blocus manu-militari imposé depuis longtemps par le Polisario sur ordre du général Said Chengriha et ses lieutenants pour empêcher toute sortie non autorisée des camps.

Plus grave encore, la soi-disant «ministre de l’intérieur» du front, Maryam Al-Salik Hamadeh, connue pour sa proximité avec le régime d’Alger et le chef du front polisario, Ibrahim Ghali, a intimé l’ordre aux milices armées d’interdire «tous les rassemblements et, si nécessaire, de recourir à la force» pour dissuader les habitants de manifester, indique FORSATIN dans un communiqué.

Dans une note adressée à la direction du front, elle incite les milices armées d’intervenir sur le champ en cas d’un rassemblement, quelle que soit sa nature, précise le Forum sahraoui très bien informé de ce qui se trame au QG du Polisario et dans les camps de Lahmada implantés en plein désert au Sud-ouest de l’Algérie.

Face à cette recrudescence de la répression des populations des camps et des violations flagrantes de leurs droits élémentaires et de leurs libertés notamment d’expression et de mouvement, le Forum tient la junte militaire qui tire à l’ombre les ficelles du pouvoir à Alger, pour responsable de ces mesures qui ne font qu’aggraver les conditions de vie déjà précaires des Sahraouis.

Pour rappel, le pouvoir algérien a légué tous les pouvoirs aux dirigeants du front Polisario dès sa création en 1973 à l’initiative des défunts Houari Boumediene et Mouammar Kadhafi, et ce deux ans avant la Marche Verte du 6 novembre 1975 qui avait permis au Maroc de chasser le dernier soldat des forces coloniales espagnoles et de recouvrer sa souveraineté légitime sur ses provinces sahariennes rétrocédées.