Algérie: Le ministre des Affaires Etrangères, Lamamra quitte le navire et la purge continue

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est enfin débarrassé de  son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra à l’occasion d’un remaniement ministériel partiel opéré ce jeudi et qui a vu aussi le départ de deux autres ministres.

Non seulement il a complètement échoué à faire avancer la bataille diplomatique que mène son département contre le Maroc autour du Sahara et en soutien aux thèses séparatistes du Polisario, mais le trublion Ramatane Lamamra, originaire de la Kabylie qui revendique l’indépendance au nom de ses dix millions de berbères, dérangeait à plus d’un titre, l’actuel président Tebboune à l’approche de l’élection présidentielle prévue fin 2024.

Cette éviction était prévisible puisque le Chef de la diplomatie sortant, Lamamra s’est éclipsé depuis plusieurs semaines, de la scène politique sans donner de ses nouvelles ou révéler à l’opinion publique les mobiles de son absence.

Le président Tebboune a attribué le portefeuille des Affaires étrangères à Ahmed Attaf qui avait déjà occupé ce poste de 1996 à 1999, sous le mandat de l’ancien président, le général Liamine Zéroual (janvier 1994-avril 1999)

Par ailleurs, c’est Abderrahmane Hamad qui a été nommé ministre de la Jeunesse et des sports en remplacement d’Abderezak Sebgag et le  ministre des Transports, Kamel Beldjoud a cédé son portefeuille à l’ancien ministre du Travail, Youcef Cherfa.

Ainsi, les deux hommes forts du pouvoir algérien, le président  Abdelmadjid Tebboune et le Chef d’état-major de l’armée nationale populaire (ANP) algérienne, le général Saïd Chengriha poursuivent la purge  et les règlements de comptes chacun dans son propre camp, le premier civil et le second militaire.

Et comme dit l’adage, «un malheur ne vient jamais seul», de nombreux hauts commis de l’Etat, des galonnés de l’armée ainsi que des hommes d’affaires indésirables, n’ont pas seulement perdu leurs postes ou leurs fortunes, mais ils ont été condamnés à de lourdes peines carcérales par des tribunaux civils ou militaires, pour des chefs d’accusations souvent fabriquées de toutes pièces.

C’est ainsi que se résume l’amère réalité que traverse ce pays maghrébin riche en hydrocarbures mais confronté à de profondes crises économiques et sociales à cause de la main mise des militaires sur le pouvoir, constatent certains observateurs avertis qui suivent de près la situation en Algérie.