L’étau se resserre sur la mendicité des enfants dans les rues en Guinée-Bissau

Suite à une ordonnance du chef de l’Etat de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, le ministère de l’Intérieur a désormais pour obligation de mettre aux arrêts le père ou le maître coranique de tout enfant surpris en train de mendier dans la rue.

Le président a annoncé cette mesure le mercredi 15 mars, lors de l’inauguration d’un complexe scolaire dans la ville de Cumpanghor, relevant de la région de Gabu, à l’Est du pays.

La mendicité des enfants dans les rues de Bissau constitue « une véritable honte », une situation qui, selon lui, préoccupe les autoritésdu pays et les Nations Unies, a dit Embaló.

S’exprimant dans le dialecte peul, son appartenance ethnique, Embaló a demandé aux personnes présentes pourquoi les enfants de la région de Gabu – dont il est originaire – sont les seuls à mendier dans les rues du pays.

« Pourquoi cela ? Ils veulent me dire que seuls nos enfants sont musulmans. Cette situation n’est pas une recommandation islamique, envoyer un enfant mendier est un acte criminel, cela n’a rien à voir avec l’islam », s’est défendu le président bissau-guinéen.

S’adressant spécifiquement au nouveau ministre de l’Intérieur, Soares Sambú, qui est également le vice-Premier ministre du pays, Umaro Sissoco Embaló lui a donné l’ordre de mettre fin à la mendicité des enfants.

« Je donne une semaine au ministre de l’Intérieur pour mettre fin à l’enfant talibé. L’enfant qui est surpris en train de mendier, son père ou son maître coranique sera arrêté par la police », a-t-il mis en garde.