L’Ouganda implique les étudiants dans la lutte contre les Shebab

Le gouvernement ougandais a sélectionné plus d’un millier d’étudiants pour les entrainer à l’usage des armes et à l’identification des objets ou des comportements suspects.

C’est suite aux récentes attaques des Shebab contre un centre commercial et une université au Kenya que les autorités ougandaises ont décrété cette mesure pour impliquer les étudiants dans la lutte contre les Shebab et le maintien de l’ordre. L’Etat a déjà sélectionné 1.200 étudiants sur un total de 10.000 inscrits à la prochaine rentrée fin septembre.

«Les Shebab ne visent plus seulement les militaires, mais ils attaquent aussi les sites où se concentrent les civils : lieux de culte, centres commerciaux, établissements scolaires», a prévenu Ofwono Opondo, porte-parole du gouvernement.

Il a expliqué que «les étudiants vont donc recevoir une formation de base au maniement des armes, au combat, à la collecte et l’analyse de renseignements». Mais il n’est pas question, à priori, de leur fournir des armes et de les porter à l’école. «Si c’est nécessaire, dans le futur, on leur donnera peut-être des armes», a précisé Opondo qui ajoute que l’expérience en soi ne serait pas la première.

Le gouvernement avait déjà formé et armé des habitants dans le Nord du pays pour faire face aux attaques des rebelles de la LRA  (Armée de résistance du Seigneur). Le porte parole du gouvernement n’a pas manqué de vanter l’appui de ces habitants qui était «déterminant». Toujours dans le Nord, l’armée dispense, depuis trente ans déjà, un enseignement militaire aux civils dans le but de familiariser la population avec l’armée.

Il faut préciser que la formation, de trois mois d’entraînement dans une académie de police, orientée vers les étudiants, est d’abord d’ordre préventif. Kampala ayant dépêché 6.000 soldats en Somalie, redoute bien des répliques de la part du groupe terroriste. Aussi, l’assassinat de la procureure en charge du procès des auteurs des attentats de Kampala en 2010, revendiqués par les Shebab, n’a pas laissé les autorités ougandaises indifférentes.