Tunisie: L’opposant Rached Ghannouchi placé sous mandat de dépôt

Le leader du parti islamiste tunisien «Ennahda», Rached Ghannouchi a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi 20 avril après sa comparution devant un juge d’instruction, a annoncé sa formation politique.

Les autorités tunisiennes ont arrêté lundi 17 avril le chef du mouvement islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, 81 ans, qui dirigeait le Parlement avec sa dissolution en juillet 2021 par le président Kais Saied.

Son arrestation survient après des déclarations rapportées par des médias, dans lesquelles Ghannouchi a affirmé que la Tunisie serait menacée d’une «guerre civile si l’islam politique, dont est issu son parti, y était éliminé».

En plus de l’arrestation de Ghannouchi, les autorités tunisiennes ont interdit les réunions dans tous les bureaux du parti Ennahda. Elles ont également procédé à la fermeture du quartier général de la coalition d’opposition, le Front du salut national.

Après une nuit d’interrogatoire, Rached Ghannouchi est désormais placé en détention préventive dans l’attente d’un procès. Une détention qui peut durer jusqu’à quatorze mois selon la législation tunisienne.

Le département d’État américain a exprimé le 18 avril son inquiétude suite à l’arrestation de Rached Ghannouchi et les décisions prises par les autorités tunisiennes à l’encontre d’Ennahda et de la coalition de l’opposition.

La France a aussi réagi à l’arrestation du leader d’Ennahda en appelant les autorités tunisiennes au respect de l’indépendance de la justice. Depuis début février, les autorités ont incarcéré plus de vingt opposants et des personnalités parmi lesquelles des ex-ministres, des hommes d’affaires.

Le régime tunisien de Saied semble selon des observateurs, s’inspirer du modus operandi choisi par le pouvoir algérien pour réprimer toute forme d’opposition et museler les voix critiques.