L’animateur malien Ras Bath maintenu en prison pour ses propos sur la mort de l’ex-Premier ministre, Maïga

 

L’animateur de la radiotélévision au Mali, Ras Bath qui avait déclaré que l’ex-Premier ministre, mort en détention sous la junte, avait été «assassiné», a été innocenté ce 11 juillet d’un chef d’accusation, néanmoins il restera en prison tant que la procédure n’est pas terminée, a indiqué son avocat, Kassoum Tapo.

L’avocat de Mohamed Youssouf Bathily alias « Ras Bath », a déclaré que son client «a été relaxé pour simulation d’infractions, le fait d’imaginer une infraction et de fabriquer des preuves pour une infraction qui n’existe pas».

Mais la procédure devant le juge d’instruction continue pour les mêmes faits, car d’après son avocat, le militant, polémiste et animateur aux nombreux sympathisants, «avait aussi été mis en accusation pour association de malfaiteurs, atteinte au crédit de l’Etat et crime à caractère religieux et raciste».

Youssouf Bathily était jugé pour avoir déclaré en mars 2023 que l’ex-Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, décédé en détention en mars 2022, «n’est pas mort, il a été assassiné, c’est le terme qu’il faut». Il avait ensuite été inculpé et écroué le 13 mars.

Toujours en mars dernier, Rokia Doumbia, une influenceuse malienne, connue au Mali pour son engagement contre la vie chère et très suivie sur les réseaux sociaux, a été retenue par les policiers pendant deux jours à Bamako après s’en être pris durement aux militaires au pouvoir et à leur «échec», selon elle, dans la gestion de l’insécurité et de l’inflation.

La Transition en cours au Mali a mis le cap sur la préparation de la dévolution du pouvoir à des civils (attendue normalement en mars 2024) après la tenue d’un référendum constitutionnel qui a donné aux putschistes de 2020 et de mai 2021 la possibilité d’être candidat aux prochaines élections.

Plusieurs observateurs suivant de près le climat sociopolitique au Mali, sont sceptiques quand à la possibilité de tenir des élections inclusives en mars 2024 dans ce pays, comme l’exige la CEDEAO (Communauté économique ouest-africaine).