L’ONU dénonce la haine religieuse alimentée par le populisme

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a rejeté fermement, jeudi, tous les actes irrespectueux et offensants de haine religieuse, en particulier ceux qui ont clairement pour but de provoquer la violence et d’attiser les divisions, rapporte le site d’information de l’ONU.

Le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est insurgé contre la haine religieuse qui a eu un impact profondément personnel sur des millions d’individus, touchant au cœur de leur identité et de leurs valeurs, à l’occasion d’un débat du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la lutte contre la haine religieuse.

Ce débat a eu lieu dans un contexte où «le dialogue pacifique et la coexistence pacifique sont de plus en plus rompus dans le monde entier par des discours et des actions qui cherchent à diviser, à enflammer et à répandre la haine».

Volker Türk a fait remarquer que «depuis le débat d’urgence du Conseil en juillet dernier sur ce sujet, la mise en scène publique d’exemplaires du Coran brûlés a persisté dans certains pays».

Parmi les multiples facteurs qui alimentent aujourd’hui la haine religieuse, le chef des droits de l’homme de l’ONU a indexé les «politiciens et dirigeants qui promeuvent des politiques qui divisent, polarisent et suppriment les voix dissidentes», ainsi que les systèmes éducatifs qui n’enseignent pas à leurs élèves le respect, la tolérance et la compréhension.

Il a dénoncé «une marée montante de populisme marquée par une dangereuse politique identitaire qui se nourrit de nationalisme et d’alarmisme» et regretté, entre autres, que «les femmes et les jeunes filles musulmanes fassent souvent l’objet d’agressions verbales, d’intimidations physiques et de menaces de mort ou, pire encore, de violences réelles».

«Nous assistons à de nouvelles itérations de l’islamophobie, alimentées par des préjugés irrationnels», a martelé Türk, ajoutant qu’outre les musulmans, la haine religieuse vise également, d’une manière générale et partout dans le monde, les ahmadis, les baháʼís, les bouddhistes, les chrétiens, les hindous, les juifs, les sikhs, les yazidis, et bien d’autres encore.

Devant cette situation, et tout en reconnaissant que les conséquences de la haine et de la discrimination religieuses sur les droits de l’homme sont évidentes, Türk a invité les États membres à faire plus pour «combattre les causes profondes et les moteurs de la haine».