Burundi: Enième report du calendrier électoral

Le président burundais, Pierre Nkurunziza a annoncé mercredi une énième modification du calendrier électoral, une annonce qui ajourne les élections législatives et communales à la fin juin et les présidentielles à la mi-juillet.

Face à la contestation populaire toujours plus importante qui s’oppose à la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, ce dernier a décidé de prendre le taureau par les cornes en retardant les scrutins comme l’avait préconisé le sommet de Dar Es Salam du 31 mai dernier. En effet, pour la communauté internationale et spécialement les pays voisins du Burundi, le climat ne permettait pas des élections fiables et transparentes en l’état actuel des choses.

Les nouvelles dates des législatives et communales ont donc été fixées au 29 juin, quant aux élections présidentielles, elles auront lieu le 15 juillet prochain.

Même ces nouvelles échéances sont loin de faire l’unanimité, puisque plusieurs leaders de l’opposition nationale ont appelé mercredi au boycott de ces élections. Ils estiment que l’actuelle instabilité politique dans le pays ne permettrait pas d’organiser ce scrutin dans les meilleures conditions.

Pour ces différents opposants politiques, l’ouverture d’un dialogue entre le gouvernement et les partis politiques d’opposition est nécessaire avant la fixation d’un quelconque calendrier électoral. Pour eux, il faudrait entre autres, discuter de la réouverture des organes de presse qui ont été fermés du jour au lendemain, du retour des réfugiés politiques et de la sécurité des élections et des politiciens.

En moins d’un mois, le calendrier électoral a subi des modifications à plusieurs reprises, une situation qui reflète l’état actuel des choses. Le pays est en effet livré à des manifestations quasiment quotidiennes notamment dans la capitale, Bujumbura.

Les revendications des protestataires portent essentiellement sur la candidature pour un troisième mandat présidentiel de Nkurunziza bien que l’actuelle Constitution limite à deux, le nombre de mandats présidentiels consécutifs.