L’Afrique du Sud pourrait se retirer de la CPI

Après les critiques auxquelles font face les autorités sud-africaines pour ne pas avoir procédé à l’arrestation du président soudanais Omar El Béchir lors de sa présence à Johannesburg, comme le réclamait la Cour Pénale Internationale (CPI), le gouvernement sud-africain a annoncé jeudi qu’il envisageait sérieusement de quitter l’institution judiciaire internationale, si celle-ci n’accepte pas des réformes que Pretoria lui a proposées.

A l’issue d’un conseil des ministres tenu jeudi à Pretoria, le ministre à la présidence, Jeff Radebe a annoncé dans un compte rendu que son gouvernement prévoyait de se retirer de la CPI suite à la polémique née de la visite à Johannesburg du président soudanais Omar El Béchir qui fait l’objet d’un manat d’arrêt internationale de la CPI pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Toutefois M. Radebe a tenu à préciser que la décision du retrait, ne sera prise que lorsque toutes les options de médiation disponibles avec la CPI auront été épuisées.

Le ministre de la présidence sud-africain explique l’éventuel retrait de son pays de la CPI par l’ampleur de la polémique suscitée après la non-arrestation du dirigeant soudanais lors de sa visite en Afrique du sud. Le gouvernement sud-africain reproche aussi à la CPI de trop se focaliser uniquement sur les dirigeants africains. Preuves à l’appui, la majorité des procès que la CPI intente depuis sa création, concernent des personnalités africaines.

Jeff Radebe a ainsi rappelé qu’un Etat avait parfaitement le droit de se retirer de la CPI, à condition qu’il le notifie par écrit au moins un an à l’avance au secrétaire général de l’ONU.

Pour nuancer cette déclaration extrémiste, Radebe a annoncé l’ouverture imminente de négociations avec l’Union Africaine (UA) et ses différents Etats membres afin de s’accorder sur les mécanismes africains de résolution des conflits et leur mise en œuvre. A travers sa démarche, l’Afrique du Sud veut ainsi aboutir à un suivi et à des sanctions pour les crimes les plus graves. Un rapport devra dans ce sens être élaboré par Pretoria et soumis à la prochaine assemblée générale des Etats membres de la CPI.