Théophile Obenga convie la jeunesse africaine à s’inspirer du savant sénégalais Anta Diop, pour bâtir un continent prospère

A l’occasion de la célébration du centenaire de la naissance du savant sénégalais Cheikh Anta Diop du 26 au 29 décembre au Musée des Civilisations noires de Dakar, le penseur et historien congolais, Théophile Obenga a participé ce mardi en distanciel, au panel «Cheikh Anta Diop et l’égyptologie: convergence histographique de l’Antiquité à nos jours».

Il a invité à cette occasion, la jeunesse africaine à s’approprier le legs intellectuel immense de Cheikh Anta Diop pour bâtir un continent prospère.

Cheikh Anta Diop a permis via sa pensée et son œuvre «de restaurer la conscience historique africaine instituant l’unité culturelle de l’Afrique noire», a rappelé Théophile Obenga, ex-ministre des Affaires étrangères de la République du Congo.

«Toutes les critiques eurocentristes de l’œuvre de Cheikh Anta Diop étonnent par leur indigence intellectuelle, leur approximation scientifique et leur incapacité de vérité», a souligné Obenga, conviant comme à son habitude, la «jeunesse panafricaine à se mettre debout pour poursuivre le combat intellectuel de Cheikh Anta Diop» et surtout de se l’approprier.

Aux yeux de Théophile Obenga, il est important de resituer le poids des travaux de Cheikh Anta Diop dans l’histoire moderne de l’Humanité, car ils ont contribué à faire tomber de faux mythes.

«Dans l’Antiquité, comme dans les temps modernes contemporains, de grands esprits comme Homère, Platon, Aristote, Schuhl, Bernal et Burkert, ont figé, dans l’historiographie mondiale, que l’Égypte pharaonique était à l’origine de la philosophie et des Sciences de la Grèce antique, a-t-il rappelé.

Pendant longtemps, ajoute le penseur congolais, Obenga, l’Occident impérialiste, non sans mauvaise conscience, a fabriqué le fragile paradigme du +miracle grec+ dans l’Etat moderne».

L’œuvre de Cheikh Anta Diop demeure cardinale pour la construction d’une «Afrique solidaire, forte et digne, le tout fondé sur un Etat fédéral, pour que les peuples africains vivent et survivent mieux dans le futur», a conclu l’ex chef de la diplomatie congolaise en s’adressant à la jeunesse africaine.