Obama prié de ne pas évoquer l’homosexualité dans ses speechs au Kenya

Au Kenya, plusieurs personnes, des individus lambda aux associations, en passant par des personnalités politiques, tentent de dissuader le président américain Barack Obama de parler de l’homosexualité, lors de sa visite dans le pays, prévue pour la fin de ce mois.

Pour ce premier voyage officiel dans le pays de son père, le président Obama est attendu de pied ferme, par des opposants au mariage gay. Ces derniers sont particulièrement échaudés par la récente décision de la Cour suprême des États-Unis de reconnaître juridiquement l’union entre personnes de même sexe.

Ce mardi 7 juillet, une centaine de manifestants anti-mariage gay ont marché à Nairobi, la capitale kenyane, pour protester contre la légalisation du mariage entre personnes de même sexe par la Cour suprême des Etats-Unis.

«Nous ne voulons pas Obama et Obama, nous ne voulons pas Michelle et Michelle», scandaient les manifestants parmi lesquels se trouvaient des militants associatifs. Pour ces opposants à l’homosexualité, cette pratique est et restera illégale au Kenya.

Du côté des autorités politiques, l’on partage la même conviction. «Les homosexuels n’ont pas leur place au Kenya», a souligné pour sa part le vice-président kényan, William Ruto.

Quant aux autorités ecclésiales, l’évêque de l’Alliance évangélique du Kenya avait déjà fait savoir, en commentant la reconnaissance juridique de l’homosexualité par la Cour suprême des Etats-Unis, que le concept de famille impliquait le fait d’être «fécond et de se reproduire».

Pourtant la venue d’Obama dans le pays natal de son père est aussi un espoir pour les partisans de l’homosexualité. Erik Gitari, directeur de la Commission nationale des droits des homosexuels au Kenya, reproche les manifestations qui peuvent être source de violences envers les gays et accusent ceux qui marchent d’«exercer leur liberté, mais sans responsabilité». «Ils ne veulent pas des homosexuels au Kenya, ils prêchent l’exclusion et ils incitent à la violence», a-t-il ajouté, en signalant des preuves recueillies récemment sur des viols envers des femmes lesbiennes à Nairobi.

A la veille de sa première visite dans son pays d’origine, le Kenya, depuis son investiture en 2009, Obama a déjà une idée sur le climat dans lequel il est attendu.