L’Etat gabonais rachète la «Société Assala» pour doper ses recettes pétrolières

Un nouveau geste de réappropriation des ressources minières du Gabon par le CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions) a été posé ce 15 février 2024 au Palais présidentiel de Libreville. Avec en ligne de mire la volonté des nouvelles autorités gabonaises de mieux contrôler et gérer les principales sources de recettes de cet Etat d’Afrique centrale.

«J’ai présidé ce 15 février la cérémonie de signature des accords marquant le rachat de la ‘Société Assala’ par l’État gabonais. Cette opération permettra entre autres au Gabon, d’élever son PIB, d’augmenter ses recettes et de marquer sa souveraineté dans le secteur pétrolier qui représente le poumon de l’économie nationale», a défendu et expliqué sur X, Oligui Nguema, Président de la Transition. A travers la signature d’accord de ce 15 février, l’Etat du Gabon rachète «75% des actions de la compagnie pétrolière ‘Assala Gabon’ (deuxième producteur du pays)». Les parts de l’Etat après ce deal financier seront gérées par la société publique GOC (Gabon Oil Company).

Selon des explications fournies par la Présidence gabonaise, ce rachat «vise un double objectif qui est de sécuriser les ressources nationales d’une part, et d’avoir une gestion autonome des ressources pétrolières d’autre part». Il s’inscrit dans la suite logique d’un processus de restauration des valeurs et de manifestation de la souveraineté de l’Etat depuis la prise du pouvoir par le CTRI le 30 aout dernier, assurent encore les actuels dirigeants du pays.

«A travers cette opération, le Gabon n’a fait qu’exercer son droit souverain sur ses ressources naturelles à l’instar d’autres pays. Cet acte historique posé est un acte de départ traduisant l’intention de reconquérir notre souveraineté et faire en sorte qu’aux yeux des Nations amies, le Gabon immortel reste digne d’envie», s’est encore voulu pédagogique le Président Oligui Nguema à l’issue de la signature de l’accord sus-mentionné. Dans le cadre de la vente «d’Assala Gabon», la compagnie pétrolière française «Maurel & Prom» avait fait une offre de rachat de 730 millions de dollars. L’Etat gabonais a fait valoir son droit de préemption pour devenir le nouvel acquéreur de la société.

Succursale du groupe ‘Assala Energy’, ‘Assala Gabon’ est une entreprise d’exploration et de production pétrolière. Elle est également opérateur d’infrastructures de soutien à sa production, et dispose d’un réseau terrestre d’oléoducs et un terminal pétrolier pour exporter le brut gabonais vers les marchés internationaux.

‘Assala Gabon’ contrôle huit champs pétroliers dans ce pays d’Afrique centrale à travers cinq permis (Rabi-Kounga, Ozigo, Awoun, Gamba/Ivinga et M’Mbende M’Bassou) et dispose des intérêts à travers quatre permis dans cinq champs encore non exploités (Atora, Avocette, Coucal et Tsiengui). ‘Assala Gabon’ a été créée en 2017, après le départ ‘Shell Gabon’ (mastodonte anglo-néerlandais) dont les actifs avaient été rachetés par le Fonds américain Carlyle.