La FIDH invite le Sénégal à dépénaliser l’avortement

La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) qui réunit 178 organisations à travers le monde, a appelé les autorités sénégalaises à dépénaliser l’avortement compte tenu des conditions contraignantes dans lesquelles l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) est autorisée dans le pays.

Dans un communiqué conjoint, la FIDH et ses organisations membres et partenaires au Sénégal, ont «exhorté le pays à réviser sa législation afin de dépénaliser l’avortement et de l’autoriser légalement en cas de danger pour la vie ou la santé de la femme enceinte, de viol, d’inceste ou de déficience fœtale grave».

D’après la Secrétaire générale adjointe de la FIDH, «le caractère répressif de la législation sénégalaise relative à l’avortement constitue une violation des droits des femmes et met en péril la santé et la vie des femmes et des filles. Il est temps que le pays se conforme à ses obligations régionales et internationales».

Ces différentes recommandations font suite «à l’examen de la mise en œuvre par le pays de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) à Genève le 7 juillet, et se font l’écho des préoccupations exprimées par nos organisations», ajoute le communiqué.

Dans cet examen, les données sur les avortements pratiqués au Sénégal ont été prises en compte. Environ 51.500 femmes auraient pratiqué un avortement clandestin en 2012, tandis qu’au 10 février 2015, 19% des femmes seraient incarcérées pour infanticide et 3% pour avortement clandestin.

Il a été noté «l’absence de programmes complets pour l’éducation à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, et du manque d’accès à la contraception», sans oublier l’augmentation du nombre de viols.

Au Sénégal, la question sur la dépénalisation de l’IVG a longtemps divisé l’Assemblée nationale, qui hésite à trancher entre les retombées positives et les méfaits d’une telle mesure.

Cette fois-ci, pour les défenseurs des droits de l’homme, il n’est plus question de tergiverser, mais de se prononcer en faveur de la levée des sanctions contre l’avortement.