Hama Amadou menacé d’être arrêté en cas de retour au Niger

Le gouvernement nigérien n’a pas tergiversé sur sa position, après que le parti de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, l’ai investi, ce dimanche 13 septembre, comme candidat à la prochaine présidentielle.

Les autorités ont bel et bien donné l’ordre d’arrêter Hama Amadou, pour être jugé, au cas où celui-ci rentrait au Niger pour la présidentielle de 2016.

«Toutes les unités de police et de gendarmerie ont reçu l’ordre d’arrêter Hama Amadou dès qu’il mettra pied sur le territoire national», a indiqué le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou. Il a précisé que le fait qu’Amadou soit investi candidat par son parti «ne lui confère aucune immunité.»

L’ancien président du parlement s’est exilé en France depuis une année pour échapper à la justice nigérienne. Il était accusé de trafic de bébés avec une vingtaine d’autres personnes, dont sa seconde épouse, incarcérée depuis fin juin.

En juillet 2015, ses avocats ont introduit une demande en vue de la levée du mandat d’arrêt, mais la Cour d’appel de Niamey l’a rejeté.

Rival du chef de l’Etat, Mahamadou Issoufou, Amadou a toujours dénoncé un complot politique visant à l’écarter de la présidentielle. Il a demandé, sans suite, à la justice nigérienne de lancer un mandat d’arrêt international contre lui, dans l’espoir que la justice française, «qui ne peut être ni manipulée, ni influencée» se saisisse aussi de l’affaire.

Sa formation politique, le Mouvement démocratique nigérien (Moden), principal parti de l’opposition, abandonnera-t-elle son projet de voir Amadou porter ses couleurs au scrutin présidentiel ou s’engagera-t-elle dans un bras de fer avec le pouvoir ? Hama Amadou est lui-même confiant, puisqu’il a déclaré à la presse que son dossier est «vide» et que la justice sera obligée de le «relâcher rapidement».

Déjà, le climat en cette période préélectorale est pour le moins apaisé entre le pouvoir et la coalition des principaux de l’opposition qui a rejeté, en août dernier, le calendrier des élections jugé non consensuel.