Le Sénégalais Mame Mandiaye Niang parmi les 4 magistrats de la CPI, sanctionnés par les Etats-Unis

Le Département d’Etat des Etats-Unis a annoncé ce mercredi 20 août dans un communiqué, de nouvelles sanctions à l’encontre de quatre juges de la Cour pénale internationale (CPI), dont le Procureur adjoint sénégalais, Mame Mandiaye Niang, et ce en réponse, selon Washington, à la « menace persistante de la CPI contre les Américains et les Israéliens».

Niang est visé « pour avoir continué à soutenir les actions illégitimes de la CPI contre Israël, notamment en confirmant les mandats d’arrêt de la CPI visant le Premier ministre Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Gallant », indique le document.

Les trois autres juges concernés sont le Canadien Kimberly Prost, le Français Nicolas Guillou, ainsi que Nazhat Shameem Khan de Fidji.  Début juin dernier, les sanctions de l’administration américaine avaient visé quatre autres juges de la CPI, ainsi que le Procureur de la Cour, Karim A.A. Khan KC.

Le Département d’Etat leur reproche a ces quatre magistrats, d’avoir « participé directement à toute tentative de la CPI visant à enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre une personne protégée sans le consentement de son pays», allusion faite à des ressortissants américains et israéliens. Désormais tous leurs biens se trouvant aux États-Unis ou sous le contrôle de ressortissants américains, sont bloqués et doivent être déclarés à l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département américain du Trésor.

Le communiqué précise que ces mesures sont prononcées en vertu d’un décret présidentiel qui « autorise les sanctions contre les étrangers impliqués dans certaines activités malveillantes de la CPI et vise à imposer des sanctions concrètes et significatives à ceux qui sont directement impliqués dans les transgressions de la CPI contre les États-Unis et Israël».

La CPI a déploré ces nouvelles sanctions qui « constituent une atteinte flagrante à l’indépendance d’une institution judiciaire impartiale des Nations Unies, mandatée par 125 États parties de toutes les régions », ainsi qu’un « affront aux États parties à la Cour, à l’ordre international fondé sur des règles et, surtout, aux millions de victimes innocentes à travers le monde», dont les auteurs de ces crimes bénéficient de l’impunité.

Cette juridiction internationale dit soutenir « fermement son personnel et les victimes d’atrocités inimaginables », tout en soulignant qu’elle « continuera de s’acquitter de son mandat, sans se laisser décourager, dans le strict respect de son cadre juridique tel qu’adopté par les États parties et sans se soucier de la moindre restriction, pression ou menace».