Soudan du Sud: Machar prêt à former un gouvernement de transition

Le chef rebelle sud-soudanais, Riek Machar, a annoncé jeudi, son retour le 18 avril à Juba, capitale du Soudans du Sud, pour former un gouvernement de transition avec le président Salva Kiir, son rival, conformément aux termes de l’accord de paix signé par les deux parties en août 2015.

«Je confirme la date de mon arrivée pour le 18 avril, après quoi je formerai avec le président Kiir un gouvernement provisoire d’union nationale et participerai au Conseil des ministres national de transition», a déclaré Machar dans une lettre adressée mercredi à la Commission conjointe de surveillance et d’évaluation (JMEC), l’organe chargé de veiller à la mise en application de l’accord de paix.

Conclu pour mettre fin aux violences, cet accord prévoit un partage de pouvoir entre les deux rivaux, durant une période transitoire de trente mois devant aboutir à l’organisation des élections. Kiir conserve son poste de président, tandis que Machar reprend son ancien poste de vice-président, auquel Kiir l’a nommé  par décret présidentiel depuis mi-février passé.

Il est aussi prévu dans le texte paraphé, l’arrivée à Juba de 1370 soldats rebelles, une exigence du chef rebelle voulant assurer sa protection par ses propres éléments. A l’heure actuelle, 802 militaires et policiers du camp de Machar, dont deux généraux, sont déjà présents dans la capitale, selon la Mission de l’ONU au Soudan du Sud. Ces hommes sont censés être intégrés aux forces armées et policières du pays.

Kiir et Machar vont de nouveau travailler ensemble, comme par le passé, avec les mêmes fonctions. Rappelons que le conflit entre les deux hommes est né en décembre 2013 lorsque le président Kiir a accusé son ancien vice-président de fomenter un coup d’Etat. Machar, démis de son poste a formé par la suite une force rebelle, le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS/IO). Il s’était réfugié au Kenya puis en Ethiopie.

Le conflit qui a duré plus de deux ans a fait des dizaines de milliers de morts, et plus de deux millions de déplacés, dont quelque 200.000 sont pris en charge dans des camps de protection de l’ONU.