Afrique : la lutte contre la contrebande d’Ivoire s’intensifie

Après des saisies retentissantes de nombreuses cargaisons d’ivoire aux quatre coins de la planète ces dernières années, la communauté internationale a pris conscience de l’ampleur du phénomène et s’est, d’un commun accord, concertée pour bannir le commerce des défenses d’éléphants  venant d’Afrique.

Toutefois, malgré l’interdiction au niveau international du commerce d’Ivoire depuis 1989, la contrebande continue et touche particulièrement les pays africains ciblés par ce fléau.

De nombreuses mesures ont été prises pour éradiquer le commerce des défenses d’éléphants, mais la demande toujours plus accrue pour l’ivoire encourage les  contrebandiers à user de stratagèmes toujours plus ingénieux pour arriver à leur fin.

Pour dissuader ces acteurs de l’ombre du commerce d’ivoire, certains pays n’hésitent plus à mettre en scène publiquement les destructions  d’importantes quantités d’ivoire saisies. En avril dernier, les autorités du Kenya avaient incinéré 105 tonnes d’ivoire, la plus grande quantité jamais détruite en une seule.

Singapour a aussi concassé puis brûlé près de 8 tonnes d’ivoire de contrebande lundi 13 juin. Une initiative glorieuse qui boucle un cycle de  plus de deux ans de saisies ininterrompues. En effet, depuis 2014, le petit archipel du sud-est asiatique a, à lui seul, saisi plus de 2700 défenses d’éléphants d’Afrique, une quantité impressionnante qui représente quelque 9 millions d’euros sur le marché noir.

L’Asie, et plus particulièrement la Chine, constituent les principaux marchés où la demande pour l’ivoire est la plus forte. Très prisé pour ses vertus médicales ou pour la fabrication des objets de décoration, l’ivoire fait face depuis plusieurs années à une rareté accrue du fait des lois et embargos mis en place au niveau mondial pour limiter son commerce.

Une obligation légale qui s’est instaurée d’elle-même du fait de la baisse drastique du nombre d’éléphants en Afrique. En effet, les statistiques les plus poussées démontrent qu’au milieu du XXème siècle, le nombre d’éléphants sur le continent noir se comptait en millions, contre quelques centaines de milliers seulement à l’heure actuelle.