Procès Karim Wade: Le parquet français juge recevable la demande d’entraide de Dakar

Le parquet français a jugé recevable la demande d’entraide judiciaire formulée et introduite par la justice sénégalaise dans l’affaire Karim Wade qui a été gracié en fin de semaine dernière par le président sénégalais Macky Sall.

Quoi qu’ayant bénéficié de la grâce présidentielle, l’ancien ministre sénégalais n’échappe pour autant, pas aux sanctions financières liées à sa condamnation pour enrichissement illicite, qui avait été décidées à son encontre par la Cour sénégalaise de répression de l’enrichissement illicite (CREI).

L’Etat du Sénégal qui a maintenu les procédures de recouvrement veut saisir un appartement situé dans le XVIe arrondissement de Paris et un compte bancaire appartenant à Karim Wade.

Au cours d’une audience tenue lundi 27 juin au Tribunal de grande instance de Paris, la Procureure nationale financière de Paris, prenant la cause de l’Etat du Sénégal, a annoncé que les sanctions financières à l’égard de Karim Wade, pourront être appliquées en France, dans la mesure où «la confiscation d’un appartement et d’un compte bancaire n’ont pas d’impact sur les intérêts de la nation et l’ordre public français.»

Les avocats de l’ancien ministre ont soulevé «l’impossible exécution» de la demande de l’Etat sénégalais, soulignant le principe de «double incrimination». Ils considèrent que la justice française ne peut accorder une suite à la sollicitation de Dakar parce que l’infraction d’enrichissement illicite n’existe pas en France.

Pour la Procureure, cet argument n’est pas valable étant donné que le Parquet financier recourt à la «Convention de Mérida» ou Convention des Nations unies contre la corruption. Et dans ce cadre, la France doit pouvoir exécuter l’entraide, selon la procureure qui a mis aussi en exergue la «convention d’entraide judiciaire de 1974» signée entre les deux pays.

Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade avait été condamné à 6 ans de prison ferme pour enrichissement illicite et à une amende de 138 milliards de FCFA.

Le 26 septembre prochain, le tribunal français se prononcera sur la possibilité ou non pour l’Etat du Sénégal de mettre la main sur les biens de l’ancien ministre.