Le Soudan accusé d’avoir utilisé des armes chimiques

L’ONG Amnesty International a accusé le Soudan d’avoir fait usage des armes chimiques lors de la grande offensive lancée cette année dans le Djebel Marra, dans l’ouest du pays ; des allégations rejetées en bloc par Khartoum.

Dans un rapport publié ce jeudi 29 septembre, Amnesty International affirme qu’au moins une trentaine d’attaques à l’arme chimique ont été perpétrées entre janvier et septembre, par des forces gouvernementales soudanaises, tuant entre 200 et 250 personnes dans 29 villages de la région du Djebel Marra. L’ONG a fondé ses investigations sur 200 entretiens et sur l’analyse de photos et de vidéos. Ses experts n’avaient pu accéder au terrain en raison des restrictions posées par les autorités soudanaises.

Des centaines de blessés présenteraient des symptômes identiques, notamment l’apparition de cloques sur de larges parties du corps ou encore des lésions pulmonaires. En effet, d’après les experts de l’organisme de défense des droits de l’Homme, les forces gouvernementales utilisaient dans leurs attaques des produits vésicants, de type gaz moutarde ou CX, qui provoquent de graves irritations de la peau, des muqueuses et des voies respiratoires pouvant conduire à la mort.

Par ses assauts, Khartoum a toujours visé déloger les rebelles de l’Armée de libération du Soudan-Abdel Wahid Nour (SLA-AW) qui sont farouchement opposé à tout accord avec le gouvernement central.

L’armée soudanaise a nié les faits qui lui sont reprochés. D’après son porte-parole, Ahmed Khalifa al-Shami, contacté par l’AFP, «le rapport d’Amnesty est incorrect». «La situation sur le terrain ne nécessite pas des bombardements intensifs dans la mesure où il n’y a plus de réelle présence des rebelles», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, toujours selon Khalifa al-Shami, les troupes soudanaises auraient «reçu l’ordre clair de ne pas viser les rebelles s’ils se trouvent dans des villages ou secteurs habités par des civils.»

Pour rappel, le président soudanais Omar el-Bechir est poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis au Darfour.