Mozambique : L’opposition armée prolonge pour deux mois son cessez-le-feu

L’heure semble être à l’apaisement au Mozambique où le leader de l’opposition, Afonso Dhlakama a annoncé ce mardi, une trêve supplémentaire de deux mois, dans le conflit qui oppose la branche armée de son parti, la RENAMO, aux forces gouvernementales. 

«Il y a eu quelques petits incidents, mais la trêve de sept jours s’est bien passée, donc j’annonce le prolongement de la trêve pendant 60 jours, jusqu’au 4 mars», a déclaré le chef du parti la «Résistance nationale mozambicaine» (Renamo).

Ce cessez-le-feu inattendu, le deuxième après celle d’une semaine décrétée à l’occasion des fêtes de fin d’année, intervient dans un contexte où les pourparlers de paix entre l’opposition et le gouvernement n’aboutissent pas à des résultats escomptés. Mi-décembre, une médiation internationale de paix s’est aussi soldée par un échec.

La branche armée de la Renamo, qui était une ancienne rébellion, a pris les armes il y a trois ans pour contester contre les résultats de l’élection présidentielle et des législatives de 2014, remportées par le parti au pouvoir. Les affrontements entre les combattants de la Renamo et l’armée régulière se sont surtout intensifiés en 2016.

L’annonce de la trêve de deux mois a été faite après une série de conversations téléphoniques entre Dhlakama et le président mozambicain Filipe Nyusi, Afonso Dhlakama a expliqué que «cette trêve est destinée à créer un environnement propice à l’accélération des pourparlers à Maputo [la capitale du pays], dans une ambiance de paix et de tranquillité pour les deux côtés, le gouvernement et la Renamo». «Je continue à dire que les forces de la Renamo n’iront pas provoquer les positions des forces gouvernementales», a-t-il poursuivi.

Pour sa part, le président mozambicain a annoncé lundi que la confiance était «en train de se créer, de se construire» et qu’elle allait «être productive.»

Selon certains observateurs, la flexibilité de Renamo pourrait être due au fait que l’ex-rébellion se trouve affaiblie, notamment par des divisions internes ou encore l’épuisement de ses moyens, et qu’elle a intérêt à faire sauver les pourparlers.

Le conflit qui oppose la branche armée de la Renamo et les troupes gouvernementales a fait plus de 20.000 déplacés et réfugiés.