Les enseignants maliens exigent des primes de risque

Les enseignants maliens du secondaire travaillant dans des régions à risques dans le nord du pays, continuent à tenir tête aux autorités et exigent toujours que le principe des primes de risque soit appliqué.

Pour se faire entendre, le Collectif des syndicats autonomes de l’enseignement secondaire des régions du nord a pris la décision de boycotter l’organisation des évaluations des élèves qui devraient se tenir au courant de cette semaine. Les enseignants ne proposeront pas de sujets, n’assureront pas la surveillance et ne corrigeront pas les copies, autant de mesures prises, dans l’espoir de forcer la main à l’administration pour satisfaire leur revendication.

Selon certains observateurs locaux, la question d’exercer dans les régions du nord du pays appelées «zones difficiles» crée la polémique. Dans l’entendement populaire, ces zones sont réservées pour des enseignants et des agents administratifs indésirables, aux yeux des décideurs.

Ces observateurs font remarquer que, dans l’histoire du pays, la majorité des agents de l’Etat commençaient leur carrière professionnelle dans l’une des régions du nord et cela n’excédait pas une durée de trois ans, sauf si le fonctionnaire décidait volontairement d’y rester.

Seulement, aujourd’hui, précisent-ils, les autorités pratiquent la politique de deux poids deux mesures. Certains agents qui refusent de travailler au nord sont facilement reprogrammés ailleurs dans le pays, tandis que d’autres semblent ne pas avoir le choix et sont menacés d’être licenciés. Aussi, la prime de zone n’est accordée qu’à certains agents.

«Compte tenu du contexte sécuritaire au nord, il serait quand même souhaitable que l’Etat encourage les enseignants à travers une prime», supplie un enseignant. Pour le président du Collectif des syndicats des enseignants, ces enseignants sont victimes de la crise qui secoue les régions du nord et devraient être indemnisés pour cela.

Le ministère de l’Education estime, de son côté, que des concessions ont déjà été faites, et promet tout de même de nouvelles consultations. Mais, il brandit la menace de sanctions contre les professeurs récalcitrants.