Human Rights Watch réclame la libération de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé, mardi dans un communiqué, les autorités rwandaises à libérer l’opposante, Victoire Ingabire, ainsi que toutes les autres détenus politiques et à garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique dans le pays.

L’organisation HRW rappelle qu’Ingabire, dirigeante d’une formation politique non enregistrée, le parti Dalfa-Umurinzi, a été à nouveau arrêtée le 19 juin dernier à son domicile à Kigali, dans le cadre d’un long procès visant des figures de l’opposition politique.

Selon l’Office rwandais d’investigation, l’opposante politique est poursuivie pour avoir formé un groupe criminel, et planifié des activités visant à inciter au désordre public ; et le parquet aurait demandé son arrestation dans le cadre du procès en cours contre des membres de son parti.

« L’arrestation de Victoire Ingabire et ce procès ne sont que les exemples les plus récents des dangers auxquels s’exposent les opposants politiques au Rwanda », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.

D’après ce responsable, « le message des autorités chargées des poursuites est clair : si vous osez briguer un mandat politique en dehors du parti au pouvoir, vous risquez l’emprisonnement».

L’ONG défend le fait que les manifestations et mobilisations sociales offrent aux citoyens la possibilité de faire part de leurs doléances et griefs légitimes aux autorités de manière non violente.

Par ailleurs, HRW accuse le parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR), de contrôler étroitement l’espace politique du pays en combinant restrictions légales, surveillance et intimidation à l’encontre des figures de l’opposition et des voix indépendantes.

« Au lieu d’emprisonner des membres de l’opposition et de les traduire en justice, le gouvernement devrait ouvrir l’espace démocratique du pays à un débat politique dont il a grandement besoin», a conclu Mudge.