L’AES persiste et signe et se retire de la CPI

Les trois pays de la Confédération des États du Sahel (AES-Mali, Niger et Burkina Faso) ont fait part, lundi 22 septembre dans un communiqué conjoint, de « leur décision souveraine de se retirer du Statut de Rome de la Cour pénale internationale avec effet immédiat».

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ayant ratifié le Statut de Rome de la CPI respectivement en 2004, en 2000 et en 2002, ont d’abord affirmé que, depuis leur adhésion au Statut de Rome, ils ont coopéré avec la CPI non seulement sur le fondement des dispositions pertinentes du Statut, mais également sur la base des accords et protocoles d’accord concernant les conditions d’installation et de travail de la CPI sur leurs territoires.

A présent, les trois pays ouest-africains accusent cette juridiction de s’être transformée, au fil des années, en un « instrument de répression néocolonial aux mains de l’impérialisme, devenant ainsi l’exemple mondial d’une Justice sélective», ciblant particulièrement des dirigeants et des ressortissants africains.

Pour eux, « la CPI s’est montrée incapable de prendre en charge et de juger des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide et des crimes d’agression avérés» comme c’est le cas actuellement des hauts dirigeants israéliens, et elle se serait par contre « acharnée contre certains acteurs ne relevant pas du cercle fermé des bénéficiaires de l’impunité internationale institutionnalisée, y compris en violation de son Statut».

Après ce retrait, les États membres de l’AES comptent « recourir à des mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice, tout en réaffirmant leur volonté d’assurer la promotion et la protection des droits de l’Homme en adéquation avec leurs valeurs sociétales et de lutter contre toute forme d’impunité».

Exprimant leur gratitude à l’ONU et aux Etats membres, Ouagadougou, Bamako et Niamey rassurent «de leur engagement à continuer de coopérer avec d’autres cadres appropriés à la promotion et à la protection des droits de l’Homme et au respect de la souveraineté des États».