Le directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Marceau Sivieude a réagi aux annonces faites par le Burkina Faso, le Mali et le Niger concernant leur retrait du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), soulignant que cette démarche constitue « un affront aux victimes et aux survivants des crimes les plus graves, ainsi qu’à toutes les personnes qui luttent contre l’impunité » dans ces pays et dans le monde entier.
Alors qu’une enquête de la CPI est en cours sur la situation au Mali, Amnesty affirme que le retrait de ce pays n’aura aucune incidence ni sur les investigations de la Cour, ni sur les obligations continues du Mali envers la Cour, notamment celle de coopérer à cette enquête, qui porte sur tous les crimes commis sur le territoire malien depuis janvier 2012 jusqu’à la date à laquelle son retrait prendra effet.
Toutefois, le directeur régional attire l’attention sur le fait que, « une fois le retrait effectif, cela compromettrait considérablement les chances des victimes et des survivants de futurs crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou génocides dans ces pays du Sahel de pouvoir obtenir justice devant la CPI s’ils ne peuvent obtenir justice dans leur pays. »
Pour Sivieude, « si ces trois pays ont des préoccupations légitimes concernant la sélectivité de la CPI, ils devraient les soulever en tant qu’États membres de la CPI, dans le cadre d’un dialogue et d’un engagement constructif au sein de l’Assemblée des États parties. »
Il insiste que ces retraits « ne permettront pas de répondre à ces préoccupations, ils ne feront que priver les victimes de toute perspective de justice et de la protection que leur offre le Statut de Rome. »
Amnesty International rappelle que le retrait du Statut de Rome prend effet un an après réception de la notification par le bureau des traités des Nations Unies à New York.