Le Président de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), Ézéchiel Nibigira a lancé hier mardi, un appel urgent à la solidarité régionale et internationale face à la dégradation croissante de la situation humanitaire des réfugiés congolais au Burundi, ayant fui les confrontations armées à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
S’exprimant lors d’une conférence de presse à Gitega, la capitale burundaise, ce responsable régional a indiqué avoir visité, la veille, les sites d’accueil de Gatumba et de Buganda qui hébergent des milliers de personnes fuyant les violences dans l’Est de la RDC, notamment autour de la ville d’Uvira, où les Forces armées congolaises s’opposent aux rebelles de l’AFC/M23.
Le nombre de réfugiés serait en constante augmentation. Les autorités locales font état d’environ 25.000 réfugiés à Gatumba et près de 40.000 à Buganda, dont la majorité est constituée de femmes et d’enfants, contraints de vivre dans des conditions d’extrême précarité.
Selon le constat du Président de la Commission de la CEEAC, ces sites d’hébergement manquent cruellement de nourriture, d’abris, d’eau potable, d’installations sanitaires et de services de santé de base.
En outre, les moyens logistiques pour transférer les réfugiés vers des camps mieux équipés sont insuffisants, tandis que la promiscuité et le surpeuplement exposent les populations à de graves risques d’épidémies.
Nibigira a averti que l’inaction ou une réponse humanitaire trop faible pourrait avoir des conséquences graves et durables, lesquelles ne menacent pas seulement les réfugiés, mais aussi la stabilité sociale et sécuritaire des communautés hôtes burundaises.
Il a toutefois salué les efforts du gouvernement burundais pour accueillir les réfugiés, ainsi que l’engagement du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et des autres acteurs humanitaires sur le terrain.
La conférence de presse a servi de lancer un appel solennel aux États membres de la CEEAC, à l’Union africaine et à l’ensemble de la communauté internationale, face à l’aggravation de la crise. Une mobilisation immédiate, coordonnée et renforcée des ressources financières, matérielles et logistiques a été réclamée.
Pour sa part, la Commission de la CEEAC a réaffirmé sa conviction, selon laquelle une réponse collective et solidaire, en étroite coordination avec le gouvernement du Burundi et les partenaires humanitaires, est indispensable pour faire face à cette urgence majeure.
