L’Afrique de l’Ouest veut sa monnaie unique à la place du FCFA

Les pays d’Afrique de l’Ouest, membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), sont sur la voie de créer leur propre monnaie unique qui viendra remplacer le Franc CFA.

Le projet a été évoqué à l’occasion de la célébration du 20ème anniversaire de l’UEMOA à Ouagadougou, en présence des chefs d’Etat et de gouvernement des huit pas membres.

« Nous sommes avec la CEDEAO pour travailler dans le cadre de cette stratégie d’aller vers la monnaie unique », a déclaré le président de la Commission de l’UEMOA, le sénégalais Cheikh Aguibou Soumaré.

L’UEMOA, a-t-il assuré, ne peut que s’aligner sur la position des chefs d’Etat des pays membres qui ont recommandé à la CEDEAO d’œuvrer pour la création d’une monnaie unique.

Il faut dire que si cette ambition se concrétise, ce sera une étape importante dans l’intégration de cet espace économique. Pour le moment, l’UEMOA devrait se contenter d’un grand acquis, celui de la libre circulation des personnes et des biens en Afrique de l’Ouest. «Un citoyen de la région, peut circuler dans les 8 pays membres muni seulement de sa carte d’identité », s’est vanté Soumaré.

Encore faut-il souligner que cet acquis souffre encore d’handicaps majeurs: l’insuffisance des infrastructures de base (routes, voies ferrées et aériennes…), ainsi que de l’insécurité qui touche actuellement certains pays comme le Mali et le Niger.

Les deux handicaps évoqués par Soumaré, non seulement limitent les marges de mobilité des personnes et des marchandises, mais aussi constituent de véritables obstacles qui retardent le vrai développement de la sous-région.

Evoquant le problème de l’insécurité, Soumaré parle d’une faille historique qui a pénalisé les pays de la région à promouvoir des investissements d’ordre sécuritaire. Il s’agit, pour lui, des plans d’ajustement structurel imposés par les institutions de Bretton-Woods (FMI, Banque Mondiale, BIRD), à ces pays les obligeant à s’occuper plus du cadre macroéconomique que du développement global.