Burkina : 300.000 déplacés et 500.000 personnes privées de soins

Au Burkina Faso, près de 300.000 personnes ont dû quitter leurs foyers pour vivre dans des centres d’accueil, et 500.000 autres ont été privées de soins en raison des attaques armées des groupes jihadistes, ont alerté lundi l’ONU et la Croix Rouge.

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), « les attaques armées et l’insécurité continuent d’affecter certaines parties du nord et de l’est du Burkina Faso, entraînant des déplacements forcés ».

« Près de 289.000 personnes déplacées vivent dans des communautés d’accueil ou des sites de déplacement dans les régions Centre-Nord, Est, Nord et du Sahel », et « de plus en plus de personnes déplacées cherchent refuge dans des centres urbains tels que Djibo et Dori (Sahel) et Kaya (Centre Nord) », selon Ocha.

Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) a de son côté alerté lundi sur la situation sanitaire difficile au Burkina, estimant que « 500.000 personnes se sont retrouvées privées de soins au cours des six derniers mois » à cause de la violence armée.

« 125 centres de santé » étaient « affectés par la violence armée » contre « 10 au début de l’année ». « Les professionnels de la santé sont nombreux à quitter les zones rurales en proie à la violence armée », selon le CICR.

« À cause de la violence, l’accès aux soins de santé est devenu une gageure dans certaines régions du Burkina Faso », a déclaré le président du CICR Peter Maurer après sa rencontre avec le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré à Ouagadougou vendredi.

Par ailleurs, « la famine et la malnutrition constituent une préoccupation majeure, avec 1,2 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire », selon le CICR, qui indique avoir distribué des vivres à 22.000 déplacés et fourni une aide médicale à 21.000 personnes au premier semestre.

Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe Etat islamique.

Ces attaques ont provoqué des exodes de populations, notamment dans le Nord.