Le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé au Nigéria de mettre en œuvre des réformes urgentes pour le besoin de la relance économique durable dans le pays.
Cette recommandation intervient après le séjour à Abuja, la capitale nigériane, d’une délégation du Fonds qui avait pour mission d’évaluer les performances économiques du pays et qui s’est achevé le mercredi 5 avril.
Dans leur rapport, les experts du FMI préconisent que le Nigeria abandonne ses restrictions sur la circulation des devises étrangères, ainsi que son système de taux de change multiple mis en œuvre pour amortir les chocs économiques.
Les experts, dont la visite à Abuja a coïncidé avec un discours, au Parlement, du président Muhammadu Buhari sur les mesures prioritaires et stratégiques censées redresser l’économie du pays, se sont aussi exprimés à propos de cette feuille de route.
Pour eux, le «Plan de redressement et de croissance économique» du chef de l’Etat reste insuffisant pour sortir le pays de la crise. Ils ont exhorté Abuja de rompre avec l’actuelle politique de change qui est marquée par une surévaluation de la monnaie et qui peut entraîner «une dépréciation chaotique du taux de change.»
Pour rappel, le Nigeria est officiellement entré en récession début septembre dernier, en raison de la baisse des cours du pétrole (principale source de revenus et de devises du pays) et de la dévaluation de la devise nationale. Le naira a perdu 30% de sa valeur par rapport au dollar l’année passée. La croissance du pays s’est contractée de 1,5% la même année.
L’institution de Bretton Woods se dit prête à accompagner les autorités nigérianes. L’ex-première économie d’Afrique a tout intérêt de s’aligner sur les recommandations du FMI, au risque de se voir refuser les aides auprès des organismes internationaux.