Nigeria : Goodluck Jonathan exige 2,4 millions d’euros pour son témoignage dans un procès

L’ex-président nigérian Goodluck Jonathan a réclamé la somme de 2,4 millions d’euros (1 milliard de Nairas) à son ancien porte-parole, Olisa Metuh, pour accepter de comparaître comme témoin dans son procès à Abuja, a annoncé mardi son avocat.

Jonathan était invité à se présenter comme témoin au procès de Metuh, accusé d’avoir perçu 945.000 d’euros (400 millions de nairas) de Sambo Dasuki, ancien conseiller à la sécurité nationale. Cette somme aurait servi, d’après la commission d’enquête, à financer la campagne du Président Goodluck en 2015, alors candidat du Parti démocratique populaire (PDP) à la présidentielle.

Les avocats de l’ancien porte-parole de la présidence avaient demandé à écouter le témoignage de l’ex-chef de l’Etat devant la justice, en ce sens que, selon leur client, il était au courant de toutes ces transactions qui ne pouvaient se réaliser sans l’aval de la Présidence.

L’ex-président ne s’était pas présenté au tribunal à la date où il devait comparaître, le 25 octobre. Son avocat, Mike Ozekhome, a expliqué que son client ne pouvait «être traîné» devant la justice «pour venir témoigner sur des ouï-dire concernant des transactions dont il ne sait rien». Il a aussi affirmé que si le tribunal tient à ce qu’il se déplace, il devrait dans ce cas prendre en charge certains frais y afférant.

«Si le tribunal estime toujours qu’il doit venir témoigner, alors le tribunal devrait ordonner à Olisa Metuh (…) de verser la somme de 2,4 millions d’euros (un milliard de naira) rien que pour couvrir le coût de son voyage (…) à Abuja, la logistique et le personnel de sécurité qui devra l’accompagner», a déclaré Ozekhome.

Metuh et Dasuki sont en détention depuis 2015. Le deuxième est poursuivi dans le cadre d’un détournement de 2 milliards de dollars qui étaient destinées à la lutte contre le groupe islamique Boko Haram.

Si l’actuel président Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat, plusieurs proches de Jonathan l’accusent de ne s’en prendre qu’aux cadres de l’ancienne administration.