Soudan du Sud : HRW exige la libération du défenseur des droits de l’homme Peter Biar Ajak

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a exigé, ce jeudi, la libération de Peter Biar Ajak, un «grand» défenseur sud-soudanais des droits de l’homme, au lendemain de l’amnistie générale accordée par le président Salva Kiir à tous les protagonistes de la guerre civile au Soudan du Sud, dont l’ex-chef rebelle Riek Machar.

Peter Biar Ajak, président du Forum des jeunes dirigeants sud-soudanais, une ONG de défense des droits de l’homme, avait été arrêté le 28 juillet dernier à l’aéroport de Juba, la capitale sud-soudanaise.

Les autorités n’avaient pas donné d’explication officielle pour justifier cette arrestation, mais tout portait à croire que Peter Biar Ajak serait en train de payer les frais de sa déclaration au sujet des pourparlers de paix entre Salva Kiir et Riek Machar.

Alors que ces derniers étaient en discussion à Khartoum en vue d’un accord de paix, nécessaire pour mettre un terme à la guerre civile au Soudan du Sud, le défenseur des droits de l’homme avait appelé les deux protagonistes de céder la place à une nouvelle génération d’acteurs politiques capables d‘œuvrer pour une paix durable.

Pour HRW, l’arrestation de Peter Biar Ajak est « arbitraire ». Elle a ainsi exhorté les autorités de Juba de le libérer immédiatement et sans conditions, y compris de nombreux opposants politiques emprisonnés par les services de renseignement.

Soulignons que l’ONG s’est aussi prononcée contre l’amnistie au Soudan du Sud, affirmant que, s’il s’agit des atrocités qui ont été commises, cette mesure est en conflit avec les obligations internationales.

« Bien que les dirigeants du Soudan du Sud puissent avoir pour objectif de donner des assurances aux opposants, ils devraient préciser que l’amnistie ne couvre pas les crimes graves commis par toutes les parties depuis le début du conflit », a déclaré Elise Keppler, directrice adjointe de la justice internationale à HRW.

Pour rappel, Kiir et Machar ont signé, dimanche, un cessez-le-feu et un accord de partage du pouvoir. L’ex-chef rebelle devrait donc quitter l’Afrique du Sud où il s’était réfugié en 2016 pour regagner son pays.