Gabon : L’ex-ministre Magloire Ngambia boude son procès pour corruption

L’ex-ministre gabonais, Magloire Ngambia, qui devait comparaître ce mercredi, devant la Cour criminelle spéciale (CCS) pour corruption présumée, a brillé par son absence à l’audience, provoquant ainsi la colère de la présidente de ce tribunal spécial, Paulette Ayo Mba.

L’ancien tout-puissant ministre de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire devrait comparaître pour des faits de corruption et d’enrichissement illicite, portant sur un montant de 60 milliards de francs CFA.

Ces fonds publics auraient servi à la réalisation de travaux routiers sur l’axe Akieni-Onga longue de 60 kilomètres, dans la province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du Gabon.

Les travaux exécutés par le Groupe Santullo Sericom n’auraient pas été achevés, alors que l’argent avait été bien décaissé par l’Etat. Il est reproché à Magloire Ngambia des surfacturations de l’ordre de 4 milliards de francs CFA dans l’exécution des travaux.

En détention provisoire depuis le 10 janvier 2017, à la prison centrale de Libreville, Magloire Ngambia devait se présenter ce 13 mars devant la CCS, mais il ne s’était pas présenté devant les juges, à l’instar du procureur général censé effectuer la notification aux conseils du concerné et l’extraire de la prison.

«Magloire Ngambia a refusé de se présenter et le parquet général n’est pas aussi présent», a fait remarquer la présidente du CCS, Paulette Ayo Mba Akolly. «Il se trouve qu’il y a des forces obscures qui s’opposent à ce que les voleurs, ceux qui ont détourné l’argent de la République, ne soient pas jugés», a-t-elle martelé.

Pour les avocats de la défense, l’absence de leur client est plutôt imputable au parquet, et non à une volonté de Ngambia de s’extraire à la justice.

«C’est le Parquet général qui cite et extrait les détenus de la prison centrale (…) Si le parquet n’est pas là, c’est que certainement il ne se reconnaît pas à cette procédure», a expliqué Me Alicia Ondo.