Début de réconciliation du Burundi avec son passé

L’Assemblée nationale du Burundi a nommé mercredi les onze nouveaux membres d’une Commission Vérité et Réconciliation (CVR), chargée d’établir la vérité sur les massacres interethniques qui ont fait plus de 300.000 morts depuis l’indépendance du pays en 1962 jusqu’à 2008.

La commission nommée pour un mandat de 4 ans, aura la lourde tâche de mettre en lumière les différentes violences interethniques qui ont pris fin en 2008, date de signature du cessez-le-feu avec la dernière rébellion du pays. La CVR sera présidée par Mgr Jean-Louis Nahimana, un Hutu qui dirigeait jusqu’ici la commission Justice et paix de l’église catholique burundaise.

Conformément aux quotas prévus par la loi du pays, 11 personnalités, dont quatre femmes, ont été choisies dont six Hutus, quatre Tutsis et un Twa.

Ces choix ont été faits malgré le boycott de cette réunion par les députés du principal parti Tutsi, l’Uprona.

En effet, le député Charles Nditije, à la tête de l’aile majoritaire de l’Uprona a confirmé la non-participation de son parti à ce vote pour protester contre la mise en place de la CVR qui, selon lui, est l’émanation de la volonté du seul parti au pouvoir, le CNDD-FDD.

D’après le parti représentant les populations Tutsi du Burundi, la vérité et la réconciliation n’ont pas lieu d’être sans que justice soit d’abord rendue aux victimes des années sombres de l’histoire du Burundi. Il faut pour ce faire, suggère-t-il, qu’il y ait un accord entre les différentes parties prenantes, chose qui n’a pas été encore faite.

Les missions dévolues à la CVR consistent à établir la vérité sur les crimes de masse commis dans le pays pendant près d’un demi-siècle, mais aussi d’identifier et cartographier les fosses communes, proposer un programme de réparations et enfin promouvoir le pardon et la réconciliation.