Le chef de file du mouvement de contestation au Mali, Mahmoud Dicko, a appelé à une nouvelle manifestation pour ce vendredi 19 juin, ignorant ainsi la main tendue du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui récemment plaidé pour une recherche commune de solutions.
L’influent imam Dicko a reproché au chef de l’Etat de ne pas avoir « tiré la leçon » après la manifestation du 5 juin à Bamako, et prévenu que « cette fois-ci, il va comprendre ».
«Je lance un appel à tous les groupes à sortir massivement vendredi. La mobilisation sera sans pareille», a-t-il menacé, tout en assurant que le mouvement était pacifique et réprouvait la violence.
Le « Mouvement du 5 juin », tel que baptisé maintenant, mené par une coalition qui regroupe des responsables religieux, dont l’imam Dicko, ainsi que des personnalités de la société civile et du monde politique, réclame purement et simplement la démission du président IBK.
Le collectif pointe du doigt les attaques jihadistes tuant des milliers de personnes, des violences intercommunautaires, ou encore le marasme économique, qui perdurent depuis des années dans le pays.
Mardi 16 juin, le chef de l’Etat a tenté d’apaiser la situation en privilégiant des discussions en vue de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, mais ses opposants ne veulent pas entendre parler d’une quelconque collaboration avec lui.
«Nous n’avons pas demandé l’adhésion à un gouvernement, encore moins accepté d’aller échanger sur quoi que soit avec lui», a déclaré un des leaders du mouvement, précisant que « le président de la République connaît nos doléances, il connait nos objectifs. Nous les avons mis à la disposition de la presse nationale et internationale. C’est une seule chose : avoir sa démission. Une démission pacifique pour refonder l’Etat du Mali ».