Greenpeace dénonce le pillage des ressources halieutiques ouest-africaines par l’Europe

Greenpeace Afrique est montée au créneau contre des entreprises européennes qui participent, chaque année, au pillage de poissons frais qui sont censés contribuer à la sécurité alimentaire de plus de 33 millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest, selon son dernier rapport publié mardi 1er juin, en collaboration avec la Fondation Changing Markets.

Intitulé «Nourrir le monstre : Comment les industries européennes de l’aquaculture et de l’alimentation animale détournent la nourriture des communautés d’Afrique de l’Ouest», ce rapport est basé sur une recherche du commerce et de la chaîne d’approvisionnement entre l’industrie de la farine et de l’huile de poisson (FHP) en Afrique de l’Ouest et le marché européen.

Greenpeace Afrique et la Fondation Changing Markets annoncent que plus d’un demi-million de tonnes de petits poissons pélagiques sont extraits chaque année le long des côtes d’Afrique de l’Ouest et transformés en aliments pour l’aquaculture et l’élevage, pour les besoins de l’Europe.

Pour la responsable des campagnes de Changing Markets, Alice Delemare Tangpuori, « les exportations de farine et d’huile de poisson vers l’Europe détournent les moyens de subsistance des communautés côtières, en privant les populations d’une importante source de nourriture et d’un moyen de revenu ».

Elle estime que « les entreprises et les détaillants européens d’aliments aquacoles ne peuvent plus ignorer ce problème majeur de droits de l’homme et d’environnement », et avance qu’ « il est temps de repenser les chaînes d’approvisionnement et de supprimer rapidement l’utilisation de poissons sauvages dans la nourriture des poissons d’élevage et d’autres animaux, afin de préserver ces populations de poissons sauvages pour les générations futures ».

Du côté de Greenpeace Afrique, le responsable de campagne, Ibrahima Cissé, a, entre autres, déclaré que cette pratique de détournement de poissons « est contraire aux engagements internationaux en matière de développement durable, de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et d’égalité des genres ».