Côte d’Ivoire : Le PDCI répond au procureur d’Abidjan sur ses déclarations relatives aux violences électorales de 2020

Le Procureur d’Abidjan en Côte d’Ivoire, Richard Adou a annoncé au début de cette semaine, que plusieurs acteurs de l’opposition étaient «toujours poursuivis» dans le cadre des violences meurtrières enregistrées lors de la présidentielle de 2020 et suite à la candidature d’Alassane Ouattara pour un troisième mandat, soulignant dans la foulée que l’ex-président Henri Konan Bédié était «justiciable comme tout individu».

Dans un communiqué, la formation politique de l’ex-président, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a répondu à Adou qui a «fait état de faits graves et d’actes criminels commis pendant les périodes pré et postélectorales d’août à octobre 2020» et accusé les dirigeants des principaux partis politiques de l’opposition d’en être les principaux responsables présumés.

Si Adou «se réserve la possibilité de poursuivre» Bédié, se basant sur l’article 54 de la loi de 2005 qui permet de juger un ancien président, ce recours à la loi «ne peut s’entendre que dans le cas où une élection régulière, conforme aux termes de la Constitution ivoirienne a pu se tenir», explique le PDCI dans son communiqué.

Pour le parti de Konan Bédié, le scrutin était irrégulier pour n’avoir pas respecté la Constitution qui prévoit l’élection, pour cinq ans, du président qui n’est rééligible qu’une fois.

«L’on est en droit d’affirmer sans ambages que le troisième mandat et ses ‘supporters’ sont les auteurs directs et indirects de la désobéissance civile, des exactions et violences qui ont suivi » la président d’octobre 2020, brandit le document.

Le PDCI a d’autre part fait part, de la disposition de Bédié d’«aller à la table du dialogue véritable qui est susceptible d’effacer tous les germes de conflits et de palabres politiques qui minent la tranquillité des Ivoiriens».

Le communiqué rappelle enfin que certains opposants avaient appelé au boycott de la présidentielle et à la désobéissance civile, après avoir jugé d’«anticonstitutionnel» le troisième mandat de Ouattara. Les violences électorales avaient fait 85 morts et 500 blessés.