Algérie-Corruption : Un scandale éclabousse ALFAPIPE, une des vaches à traire pour les oligarques algériens   

Un média algérien a dévoilé au grand jour les dessous d’un scandale de corruption impliquant la société publique algérienne ALFAPIPE, autour d’un marché public portant sur l’acquisition et la fourniture, de bobines d’acier pour la fabrication de tubes et canalisations destinés aux pipelines de la SONATRACH, le géant national des hydrocarbures.

D’après les investigations du média algérien, la société «ArcelorMittal» basée au Luxembourg, a adressé plusieurs correspondances aux autorités algériennes et notamment au ministère de l’Industrie, ainsi qu’à l’Office Central de la Répression de la Corruption (O.C.R.C), les invitant à ouvrir une enquête sur «les manipulations illicites et immorales d’un important marché» public. 

Dans sa plainte, ArcelorMittal regrette des pratiques, visant à privilégier son concurrent allemand «PRIMEX STEEL TRADING» dans l’acquisition d’un important marché de fourniture de pipelines conçus par la société publique ALFAPIPE au profit de la Sonatrach.

ALFAPIPE, rappelle le journal algérien, avait décroché en 2020 auprès de la Sonatrach, un contrat commercial pour la fourniture de 535,4 km de tubes de différents épaisseurs et tailles, d’une valeur globale de 15, 2 milliards de Dinars algériens (105.973.108 Us Dollars). 

ALFAPIPE ainsi lancé trois appels d’offres nationaux et internationaux pour l’acquisition de 104.735,79 tonnes de bobines d’acier, et au final elle a sélectionné le trader PRIMEX au détriment de ses deux concurrents. 

Après l’attribution du marché à «Primex» malgré le montant de son offre supérieur à celui de ses concurrents, «ArcelorMittal» a émis en vain, plusieurs recours contre l’attribution de ce marché à son concurrent allemand, « en s’indignant des pratiques troublantes ayant permis à ses concurrents de bénéficier de manière illégitime de ces marchés».

Les contestations d’ArcelorMittal sont restées lettres mortes, depuis juin 2021, alors qu’il avait fait une offre inférieure de 35 millions d’euros par rapport à l’offre de 122.160.998.00 dollars US qui a permis à PRIMEX STEEL TRADING de remporter l’appel d’offre.

D’après ArcelorMittal les 35 millions d’euros supplémentaires consentis pour à Primex devraient servir «à financer des commissions et rétro-commissions afin de remplir les poches de certains hauts responsables algériens».

Les scandales de corruption en Algérie ne constituent pas un cas isolé sur le continent africain, puisqu’en Afrique du Sud, la corruption et les malversations sont également monnaie courante et sont l’œuvre de ténors du Congrès national africain (ANC), le parti qui monopolise le pouvoir depuis la fin du régime de l’apartheid.