Sénégal/Affaire Astou Sokhna : Une peine de prison d’un an requise contre six sages-femmes

Quatre des six sages-femmes sénégalaises inculpées pour non-assistance à personne en danger après la mort d’Astou Sokhna, une femme enceinte décédée lors de son accouchement dans une maternité de Louga (nord), ont été condamnées ce jeudi 5 mai, à une peine de prison d’un an, dont un mois d’emprisonnement ferme, et les deux autres ont été relaxées.

Telle est la sentence rendue par le ministère public, suite à la plainte de l’époux de Sokhna, déposée auprès du Procureur de la République de la ville de Louga pour non-assistance à personne en danger. Mais les sages-femmes ont assuré, pour leur part, avoir respecté le protocole requis.

Astou Sokhna, enceinte de neuf mois, a perdu la vie le 1er avril dernier au centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Pour sa famille son décès est dû à une négligence du personnel médical, dans la mesure où elle aurait attendu en vain une intervention chirurgicale (césarienne).

Cette affaire avait provoqué un tollé dans le pays, au point de faire réagir le président Macky Sall qui avait instruit les autorités compétentes de faire toute la lumière sur les causes de ce décès afin de situer toutes les responsabilités. «Aucun manquement ne sera toléré», avait-il martelé.

Entre temps, des mesures conservatoires avaient été prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital concerné, après une mission d’enquête administrative déployée par le ministère de la Santé. Le directeur de cet établissement public de santé, Amadou Guèye Diouf, avait été limogé le 13 avril.

Mais ces mesures ou encore la peine de prison requise contre des sages-femmes ne font pas l’unanimité. Une grève générale de vingt-quatre heures a été décrétée par des travailleurs de la santé, dans plusieurs régions du pays, pour protester contre l’inculpation des accoucheuses.

Pour la défense, ces poursuites sont injustes, estimant que «les sages-femmes ont fait tout ce qu’elles pouvaient et tout ce qu’elles devaient faire». L’avocat a profité de l’occasion pour pointer du doigt un système de santé «malade» qui manque de «moyens de travailler dans de bonnes conditions».