Côte d’Ivoire : Ouattara, Gbagbo et Bédié évoquent une «rencontre de retrouvailles»

Le président ivoirien, Alassane Ouattara s’est entretenu jeudi avec ses prédécesseurs, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, conformément à une des recommandations du dialogue politique tenu en début d’année entre le pouvoir et l’opposition pour apaiser le climat politique dans le pays.

Laurent Gbagbo a lu une brève déclaration commune à la sortie de la réunion, dans laquelle les trois personnalités sont unanimes sur le fait que «la rencontre de ce jour a été une rencontre de retrouvailles pour renouer le contact et échanger dans la vérité» sur les grands sujets de la nation.

Peu de détails ont filtré de leurs échanges qui ont duré un peu plus d’une heure, dans une ambiance chaleureuse. La question des prisonniers «politiques», arrêtés durant les crises électorales de 2010-2011 et 2020 ; et celle des prochaines élections (locales en 2023 et présidentielle en 2025) ont figuré parmi les thèmes abordés par les trois personnalités, d’après certains observateurs.

C’est la première fois que les trois hommes se sont réunis depuis la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts. Aussi bien pour eux que pour de nombreux observateurs, cette rencontre est vue comme un signe d’apaisement du climat politique.

L’actuel chef de l’Etat a souhaité que ces échanges avec les anciens dirigeants se répètent autant que possible. «Chaque fois que mes prédécesseurs auront le temps de reprendre ces échanges, je ferai appel à eux pour recueillir leurs avis et recommandations», a-t-il laissé entendre.

Il a jugé que «ce sera une très bonne chose pour la nation d’entendre, d’écouter mes prédécesseurs, leur connaissance du pays leur expérience et évidemment aussi le poids politique qu’ils représentent».

Bédié (88 ans), Ouattara (80 ans) et Gbagbo (77 ans) sont les trois piliers, ou «trois grands» comme certains les appellent, de la vie politique ivoirienne. Ils auraient une part de responsabilité dans de nombreuses crises politiques connues par le pays. En revanche, certains citoyens estiment qu’il est temps qu’ils laissent la place aux jeunes.