Guerre en Ukraine : L’inquiétude plane sur le devenir de la centrale nucléaire de Zaporijjia

L’opérateur ukrainien Energoatom a alerté hier mardi, sur le danger que comporte le projet de raccordement par les forces russes de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia à la Crimée. 

Le président d’Energoatom, Petro Kotin a déclaré à la télévision ukrainienne que « les militaires russes présents dans la centrale nucléaire de Zaporijjia mettent en œuvre le programme de l’opérateur russe Rosatom visant à raccorder la centrale aux réseaux électriques de la Crimée». 

Mais pour cela, selon lui, il faudrait d’abord endommager les lignes électriques de la centrale reliées au système énergétique ukrainien. Le responsable ukrainien a affirmé que, du 7 au 9 août, les Russes ont déjà endommagé trois lignes électriques et qu’en ce moment, la centrale fonctionne avec une seule ligne de production, ce qui est un mode de travail extrêmement dangereux. 

La centrale de Zaporijjia est la plus grande d’Europe et possède six des 15 réacteurs nucléaires ukrainiens, capables d’alimenter quatre millions de foyers. 

Située près de la ville d’Energodar sur le fleuve Dniepr, non loin de la péninsule ukrainienne de la Crimée, dans le sud, que la Russie a annexée en 2014, cette centrale électrique est passée sous contrôle des troupes russes le 4 mars, peu après le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février. 

Elle ne cesse de susciter les inquiétudes des dirigeants ukrainiens. Depuis vendredi, Moscou et Kiev s’accusent de la bombarder, sans qu’aucune source indépendante ne puisse confirmer ou infirmer ces faits. 

La Russie est accusée de se servir de la centrale comme bouclier nucléaire sachant que les Ukrainiens ne pourront pas attaquer l’artillerie russe installée aux pieds de Zaporijjia.

Le président de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) avait jugé samedi « de plus en plus alarmantes » les informations en provenance de Zapporijjia, dont l’un des réacteurs avait dû être arrêté après un bombardement russe la veille et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a brandi le spectre d’une nouvelle catastrophe nucléaire semblable à celle de Tchernobyl.