Ethiopie : Les combats reprennent au Tigré après cinq mois d’accalmie

L’armée éthiopienne et les rebelles de la région du Tigré, située au nord de l’Ethiopie, s’affrontent à nouveau, depuis ce mercredi 24 août, cinq mois après une trêve décidée unilatéralement par Addis-Abeba en mars dernier et jusqu’ici largement respectée.

Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir brisé cette trêve. La porte-parole des autorités rebelles du Tigré, Getachew Reda a indiqué que les forces fédérales éthiopiennes «ont lancé une offensive» très tôt mercredi et «nous défendons nos positions».

De leur côté, les autorités d’Addis-Abeba ont évoqué, dans un communiqué, une attaque menée par les rebelles. «Ne tenant aucun compte des nombreuses offres de paix présentées par le gouvernement éthiopien, les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont lancé une attaque aujourd’hui à 05H00 (02H00 TU) dans une zone située au sud du Tigré», affirme le document.

«Nos vaillantes forces de défense et toutes nos forces de sécurité répondent victorieusement et de manière coordonnée à cette attaque», ajoute la même source, précisant que l’armée fédérale a abattu un avion «qui a violé notre espace aérien en passant par le Soudan» et «visait à fournir des armes au groupe terroriste».

Les appels à l’arrêt des hostilités ne se sont pas fait attendre de la part de la communauté internationale. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit «profondément choqué et attristé» par la reprise des affrontements armés avant d’appeler «à la cessation immédiate des hostilités et à la reprise des négociations de paix».

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé à la «désescalade» du conflit, tout en réitérant l’engagement de l’organisation continentale «à travailler avec les parties pour soutenir un processus politique consensuel dans l’intérêt du pays».

Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020 lorsque le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed avait envoyé l’armée pour y déloger les autorités régionales qui tenaient tête au pouvoir central d’Addis-Abeba. La reprise des combats va certainement rendre plus difficile l’accès de l’aide humanitaire à la région du Tigré.