Les chefs traditionnels du département de Lekié au Cameroun ont présenté lundi leurs excuses après avoir exprimé leur colère contre le chef de l’Etat, Paul Biya, suite à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.

Dans une missive, il y a quelques jours, ces autorités traditionnelles condamnaient le crime lâche dont a été victime M. Zogo, affirmant qu’ils iraient déposer son «corps mutilé à Mvomeka». Ils ont aussi critiqué la politique sécuritaire, la protection des droits de l’Homme et la libre expression sous Paul Biya.

Les auteurs de ces propos ont été convoqués au Secrétariat d’Etat à la Défense pour s’expliquer. A l’issue de leur audition, ces chefs traditionnels ont publié un nouveau communiqué dans lequel ils affirment avoir tenu «des propos qui ont manifestement dépassé notre noble et authentique pensée».

«Avec le temps, nous avons pris conscience de nos dérives, de nos excès. Aussi, entendons-nous présenter à son Excellence Paul Biya, président de la République, Chef de l’Etat, nos plus profondes et sincères excuses pour les excès dont nous nous sommes rendus coupables à son endroit (…) Nous lui réitérons tout notre soutien, un soutien de tout temps, un soutien jamais démenti depuis que nous nous sommes résolument alignés derrière lui», ont écrit les chefs traditionnels de Lekié.

Le journaliste Martinez Zogo a été retrouvé mort le 20 janvier à Ebogo 3, une banlieue de la capitale Yaoundé, trois jours après avoir été enlevé par des hommes inconnus, alors qu’il était sur un gros dossier de scandale financier. Ce meurtre a suscité une vague d’indignations au Cameroun et à l’international.