L’ONU appelle le Zimbabwe à l’abandon d’une loi qui handicape les ONG  

L’ONU a demandé mardi au Zimbabwe de surseoir à un projet de loi jugé liberticide pour les organisations non gouvernementales (ONG) et qui attend d’être paraphé par le Chef de l’Etat, Emmerson Mnangagwa.

Ladite loi, déjà approuvée par le Parlement et le Sénat, interdit aux organisations de la société civile de s’engager en politique et donne au gouvernement le pouvoir d’interférer dans leur gouvernance et leurs activités, notamment en modifiant leur gestion interne et leur financement.

Elle est aussi assortie de sanctions sévères contre les personnes qui l’enfreignent et qui risquent jusqu’à un an de prison et la fermeture de leur organisation.

Dans un communiqué publié hier mardi, des rapporteurs spéciaux des Nations unies pour les droits de l’Homme ont estimé que cette nouvelle loi confère «des pouvoirs disproportionnés» au bureau chargé d’enregistrer les ONG, «sans indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif. Son entrée en vigueur, préviennent-ils, «rendrait immédiatement illégales les organisations existantes au Zimbabwe».

Les experts de l’ONU ont exhorté le président Emmerson Mnangagwa à rejeter cette loi qui intervient à quelques mois des élections, et dont l’application «fermerait de façon effective un espace civique déjà réduit».