L’ONU fustige la persistance des violations des droits de l’homme au Soudan du Sud

Les violations des droits de l’homme et les abus à l’encontre de la population, dus aux conflits, persistent au Soudan du Sud en dépit des appels au cessez-le-feu et à la mise en œuvre de l’accord de paix, a déploré, mardi, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

«Mon bureau, par l’intermédiaire de la division des droits de l’homme de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud, continue d’enregistrer des meurtres, des blessures et des enlèvements de civils, des violences sexuelles, ainsi que des pillages et des destructions de biens», a-t-il déclaré au Conseil des droits de l’homme, ajoutant que «le nombre de victimes est stupéfiant».

Entre janvier et décembre 2022, la Division des droits de l’homme de la Mission de l’ONU de ce pays d’Afrique orientale a documenté 714 incidents de violence à travers le pays, touchant près de 3.500 civils dont près de 500 enfants. Quelques 1.600 personnes ont été tuées, 988 blessées, 501 enlevées et 380 femmes et filles ont été déclarées victimes de violences sexuelles liées au conflit. Les groupes armés sont responsables d’environ 47 % des actes de violence perpétrés contre les civils.

Dans l’ensemble, l’obligation de rendre compte des violations et des atteintes aux droits de l’homme et au droit humanitaire international reste insuffisante, dans un contexte d’impunité, d’absence ou de faiblesse de l’infrastructure judiciaire et de manque de volonté politique, regrette l’ONU.

Le chef des droits de l’homme de l’ONU exhorte donc les autorités de Djouba à veiller à ce que les auteurs de violations rendent compte de leurs actes.

Tout en reconnaissant quelques initiatives prise pour améliorer la responsabilité et la réparation pour les victimes, comme les tribunaux mobiles et les cours martiales qui fonctionnent conformément aux normes internationales, Volker Türk estime que ces actions  ne représentent qu’une infime partie de ce qui est nécessaire.

«Tous les responsables d’atrocités, identifiés dans divers rapports de la Commission et de mon Bureau, doivent faire l’objet d’une enquête et être traduits en justice», a-t-il insisté. Pour lui, le gouvernement, avec le soutien de la communauté internationale, a la possibilité «de choisir la voie de la guérison et d’une paix durable».