L’opposant sénégalais Karim Wade, dont la candidature à la présidentielle de février 2024 a été invalidée par le Conseil constitutionnel, a salué la décision du Parlement consistant à mettre en place un comité d’enquête sur le processus électoral, lequel se penchera sur les conditions ayant conduit à l’exclusion de certains candidats et sur les accusations de corruption qui pèsent sur certains juges du Conseil constitutionnel.
«Nous avons remporté une première victoire décisive contre le coup d’État électoral. L’Assemblée Nationale a approuvé la création d’une commission d’enquête pour examiner les circonstances de mon élimination injuste, ainsi que celle d’autres candidats, de l’élection présidentielle du 25 février 2024. C’est une avancée majeure pour prévenir le chaos et sauvegarder la démocratie au Sénégal», a déclaré Wade, ce mercredi sur son compte X.
La résolution relative à cette commission d’enquête, adoptée mercredi par les députés à 120 voix pour et 24 contre, a été proposé, le 24 janvier dernier, par le Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade.
Mais le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade ne compte pas s’arrêter à ce niveau en affirmant que «notre prochaine lutte est le report de cette élection présidentielle, qui s’apparente à un simulacre».
Dans la foulée, il a exigé «l’instauration d’une Cour Constitutionnelle véritablement indépendante avec des juges impartiaux, honnêtes, et dévoués aux intérêts de notre nation, à l’image des grandes démocraties de ce monde». «Chaque citoyen sénégalais, a-t-il dit, devrait pouvoir se tourner vers cette cour pour défendre ses droits».
«Il est intolérable que le Conseil Constitutionnel soit utilisé pour exclure un candidat ayant renoncé à sa double nationalité, tout en autorisant d’autres candidats binationaux à concourir. Quel scandale ! Quelle injustice ! J’attends avec impatience les conclusions de la commission d’enquête. Ce sera un moment décisif pour notre démocratie», a conclu Karim Wade.
L’opposant qui s’était exilé au Qatar depuis 2015 après des soucis avec la justice de son pays, a déjà renoncé à sa nationalité française. Mais le Conseil Constitutionnel a fait prévaloir le fait que sa déclaration sur l’honneur, contenue dans son dossier déposé en décembre dernier et attestant qu’il n’avait plus sa double nationalité, serait «inexacte» dans la mesure où la perte effective de sa nationalité n’est intervenue que le 16 janvier à la suite d’un décret publié au Journal officiel français.