Le Roi Mohammed VI a adressé un Message aux participants de la 82ème session de l’Institut de Droit International (IDI), dont les travaux se sont ouverts dimanche 24 août, au siège de l’Académie du Royaume du Maroc, à Rabat.
Le Souverain qui a d’abord salué l’honneur fait au Maroc d’abriter une telle rencontre, rappelant que l’Afrique n’avait pas accueilli les travaux de l’IDI depuis plus de quarante ans, lors de la session du Caire en 1987, a insisté sur l’importance du droit international comme pilier indispensable d’un ordre mondial stable et équitable.
Créé en 1873, l’Institut de Droit International, lauréat du prix Nobel de la Paix en 1904, a été décrit par le Souverain marocain comme « un observateur avisé, un analyste pertinent et une conscience juridique universelle», assurant que cette institution a su «s’imposer comme une référence incontournable dans la construction des normes et des règles qui régissent les relations entre États ».
Dans son message, le Roi du Maroc a surtout mis en garde contre les bouleversements actuels qui secouent le droit international relevant que «le monde change à vue d’œil, les certitudes s’érodent, les alliances se questionnent », et que «le droit international se trouve malmené et souvent contesté dans sa capacité à ordonner les relations internationales».
La session de Rabat, ajoute le message royal, «aborde des thématiques d’une brûlante actualité, comme la gestion des pandémies mondiales. Ces crises, a rappelé le Roi Mohammed VI, « ne se contentent pas d’éprouver la santé des populations ; elles testent aussi la solidarité internationale et mettent à nu les tensions entre souveraineté nationale et coopération globale ».
Le Roi du Maroc a invité les juristes présents à cette rencontre, à réfléchir sur ces mutations afin d’élaborer un droit international « plus résilient et mieux adapté aux défis de demain», soulignant que «les crises actuelles révèlent non seulement les fragilités de l’ordre établi, mais elles en accélèrent aussi les transformations ».
Réaffirmant la position du Maroc en la matière, le Souverain a insisté sur la place centrale du droit international dans la diplomatie du Royaume et l’attachement de son pays aux principes de la Charte des Nations Unies et à la résolution pacifique des différends, affirmant à ce propos qu’«il n’y a pas d’ordre viable sans règles».
Le Souverain a de même, salué la contribution historique de l’IDI, une institution capable d’écouter la diversité des cultures et de promouvoir des principes universels, rappelant que «l’Institut a su, au fil du temps, écouter le monde, s’ouvrir à la diversité et intégrer les voix de toutes les cultures et de toutes les sensibilités ».
La tenue de cette session à Rabat, a conclu le Roi Mohammed VI, doit marquer un tournant : replacer « le droit international non pas comme une utopie affaiblie, mais comme un véritable phare dans la brume» pour guider la communauté internationale dans une période de fortes incertitudes.